INTERVIEWNantes: «La médiatisation de notre titre de cet été a touché plus de monde», explique Jonas Aguenier

Nantes: «La médiatisation de notre titre de cet été a touché plus de monde», explique Jonas Aguenier

INTERVIEWJonas Aguenier (23 ans), ancien volleyeur du Nantes Rezé Métropole (2011-2014) et joueur de l'équipe de France, reconnaît un engouement grandissant pour son sport...
David Phelippeau

David Phelippeau

Le volley est-il en train de devenir une discipline un peu plus populaire ? N’est-il plus le parent pauvre médiatique des sports ? Le titre de la Ligue mondiale obtenu cet été par l’équipe de France au Brésil a semble-t-il créé un grand frémissement au niveau médiatique et du public. L’ancien central du Nantes Rezé Métropole (2011-2014) Jonas Aguenier, remplaçant chez les Bleus, explique ce changement qui s’est amorcé vis-à-vis de son sport.

Sentez-vous que votre sport a gagné en popularité depuis votre titre de cet été ?

Carrément. On joue de plus en plus avec l’équipe de France devant des chaînes publiques [L’Equipe 21]. Pour le match à Paris, ce week-end, contre le Brésil (3-2), des amis sont venus me demander des places car il n’y en avait plus… Les gens sont plus supporters que spectateurs, ça nous a d’ailleurs galvanisés contre le Brésil, ce dimanche. Avant notre périple de cet été, ça commençait, mais la médiatisation du titre en Ligue mondiale a touché plus de monde. On sent qu’il y a un public moins spécialisé qui nous suit.

Racontez-nous votre retour du Brésil en juillet avec le titre en poche ?

On est arrivés à l’aéroport, il y avait plein de télés. Ça nous a fait bizarre. Quand on attendait nos bagages, on a vu tous ces journalistes derrière les vitres… On a eu une journée consacrée à la presse, puis un repas sur une péniche avec le secrétaire d’Etat chargé des sports Thierry Braillard.

Vous avez réalisé tout de suite votre exploit [la France a battu tous les favoris les uns après les autres] ?

En fait, tu t’en rends compte à travers le regard des autres. Quand tu arrives en France et tu vois tous ces gens heureux… Il m’a fallu une semaine pour me remettre de tout ça. Je suis resté chez moi une semaine non-stop sur mon canapé tant il y avait une usure physique et surtout mentale.

Vous vous êtes partagé plus d’un million de dollars. Qu’avez-vous fait de la somme que vous avez gagné ?

Cela représente entre 20 000 euros et 30 000 euros au final pour chaque membre de l’équipe. On ne les a encore pas touchés… Mais, je me suis quand même fait un cadeau, je me suis offert une montre. Et puis, j’ai fait plaisir à mes proches, ma famille.

Ce titre a-t-il changé votre vie sur un plan personnel ?

Non, ma vie d’homme n’a pas changé. Après, l’équipe de France de volley n’avait pas gagné de titres majeurs. Les anciens m’ont que ça allait changer ma vie de volleyeur. Sur un CV, ça compte un titre en Ligue mondiale.

Comment faire pour garder ce nouveau public ?

Il faut continuer à gagner. Gagner une Ligue mondiale ce n’est rien par rapport à des Jeux olympiques ou des championnats du monde. On a l’Euro qui va arriver en octobre prochain. On ne sera pas favoris. Il y aura l’Italie, la Pologne et la Russie. Et puis, se relever d’une victoire est plus dur que de se relever d’une défaite.

Le championnat français de Ligue A peut-il bénéficier de ce regain populaire ?

Oui, il peut y avoir plus de monde. Mais surtout, ce n’est plus Ma Chaîne Sport, que personne n’a chez lui, qui va diffuser les matchs de Ligue A. L’Equipe 21, chaîne publique, va maintenant les retransmettre. Plus de visibilité donnera donc plus de sponsors.