SOCIETEVendée: Il est rapatrié d’urgence du Malawi, l’Etat réclame 88.000 euros à sa famille

Vendée: Il est rapatrié d’urgence du Malawi, l’Etat réclame 88.000 euros à sa famille

SOCIETEAtteint de la Malaria, un cuisinier de 28 ans a du rejoindre d'urgence la Réunion pour y être soigné. Problème, il n'avait pas d'assurance...
Un carnet de chèques
Un carnet de chèques - POUZET/SIPA
Julie Urbach

Julie Urbach

Ils ont un mois pour payer. Depuis la semaine dernière, une famille vendéenne de la Mothe-Achard se demande comment réunir la somme de 87.596 euros que leur réclame le Fisc. En avril dernier, les parents avaient signé une reconnaissance de dette pour que leur fils, Matthieu, soit rapatrié de toute urgence du Malawi à l’île de la Réunion pour y être soigné.

A l’époque, le jeune cuisinier de 28 ans travaille dans un hôtel de ce pays d’Afrique australe et connaît quelques problèmes de santé. Alors qu’il est au plus mal, en avril dernier, le diagnostic tombe : le jeune homme, dans le coma, est atteint de la malaria. Son pronostic vital est engagé et il ne peut être soigné sur place. Sans assurance car sans emploi au moment de sa maladie, expliquent ses proches, c’est le ministère des Affaires étrangères qui prend en charge le transfert en avion médicalisé. Il sera finalement sorti d’affaire.

Prêts à assumer, mais pas à payer une telle somme

« Il fallait signer ce document sinon l’avion ne décollait pas et il mourait, raconte Magali, la grande sœur de Matthieu. Mon frère a fait l’erreur de ne pas avoir souscrit d’assurance personnelle mais il est parti de bon cœur, personne ne l’avait renseigné sur tout ça. Aujourd’hui, mes parents sont prêts à assumer, mais pas à payer une telle somme, c’est impossible. Mon père a 60 ans, il gère un camping… cette histoire ne peut pas le suivre jusqu’au bout de sa vie »

La famille a écrit plusieurs fois au président de la République pour lui exposer la situation, des lettres restées sans réponse. Un appel aux dons a également été lancé, et près de 5.000 euros ont déjà été récoltés. « On a aussi écrit aux impôts pour demander un échelonnement de la dette, indique Magali. Mais ce que l’on espère aujourd’hui c’est qu’une partie soit effacée, et que notre vie arrête de tourner autour de cette histoire. »

Une pétition demandant l’annulation de la dette, lancée ce mercredi, a déjà été signée par quelque 9.000 internautes, à destination du ministère des Affaires étrangères. « Ils se trompent de destinataire, indique à 20 Minutes une source diplomatique. Le quai d’Orsay s’est occupé d’une urgence vitale en sauvant la vie d’un ressortissant. Sur l’aspect financier, c’est au Fisc qu’il faut s’adresser. » Chaque année, le ministère des Affaires étrangères dirige entre 250 et 400 rapatriements, dont une dizaine d’ordre sanitaire.