C’est l’un des principaux points noirs du réseau cyclable nantais. En centre-ville, alors que le nombre de cyclistes a fortement augmenté, les appuis-vélos viennent à manquer. La pénurie est criante dans les quartiers historiques Graslin-Royale et Bouffay-Feydeau. Faute de trouver un équipement adapté disponible pour accrocher sa bicyclette, les gouttières, poteaux, arbres ou lampadaires sont pris d’assaut, en particulier les soirées du jeudi au samedi.

Nantes métropole n’ignore pas la difficulté puisqu’à l’occasion de la conférence Vélo-city des appuis-vélos provisoires sont installés en ville pour satisfaire les congressistes. Mais qu’est-ce qui cloche au juste ?

« Laisser l’espace public dégagé »

« Le principe, en lien avec l’Architecte des Bâtiments de France, c’est de laisser l’espace public dégagé en évitant, si possible, tout mobilier urbain. C’est pour des raisons d’esthétique et d’usage, le mobilier pouvant gêner les circulations piétonnes, les personnes à mobilité réduite, ou l’accueil d’événements, comme le défilé des géants de Royal de Luxe par exemple », explique Thomas Quero, conseiller municipal délégué à l’espace public. Selon l’élu, une centaine d’appuis-vélos a tout de même été ajoutée depuis le nouveau mandat. Mais plusieurs ont également été retirés lorsque l’espace piétonnier a été requalifié, notamment quartier Graslin.

Parfois pas assez visibles

« On sait que cette doctrine est un peu contradictoire avec le besoin d’appuis-vélos, confie Jacques Garreau, vice-président de Nantes métropole chargé des déplacements doux. Sur le plan esthétique, c’est vrai que les vélos attachés aux poteaux ou gouttières ce n’est pas génial non plus. On recherche des compromis. Sur le secteur Graslin-Royale, on bloque un peu pour l’instant. Mais sur d’autres endroits, le problème se pose surtout parce que les appuis-vélos ne sont pas assez visibles. L’une des solutions serait donc d’améliorer la signalétique. »

« Totalement paradoxal » s’agace Place au vélo

« Ce sujet commence à nous chauffer, s’agace Jean-Paul Berthelot, président de l’association Place au vélo. Ça fait des années qu’on en parle et que la ville freine. C’est totalement paradoxal alors que Nantes accueille Vélo-city et communique abondamment sur le vélo. Les élus doivent prendre leurs responsabilités. »