SPORTS DE GLACENantes: Petit-port ferme pour travaux, le manque de patinoire devient criant

Nantes: Petit-port ferme pour travaux, le manque de patinoire devient criant

SPORTS DE GLACEAlors que la glace du Petit-port est indisponible pour quatre mois, les clubs s'inquiètent de nouveau du manque de patinoire pour la Loire-Atlantique...
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

Les amateurs de patinage devront prendre leur mal en patience. La patinoire du Petit-port à Nantes, la seule accessible au grand public en Loire-Atlantique, ferme ses portes pour environ quatre mois de travaux d’entretien à partir de ce lundi. En attendant, les entraînements des clubs de glace nantais sont transférés à la patinoire de Rezé laquelle, vieillissante, ne reçoit plus de public. Une situation qui met à nouveau en lumière le déficit de patinoire sur le bassin nantais et l’ensemble du département.

« On doit refuser des licenciés »

« La situation est critique, estime Maryvonne Del Torchio, présidente de la Ligue régionale des sports de glace. Par rapport aux autres métropoles, Nantes est moins bien équipée. Entre le public, le hockey, les patineurs, les créneaux manquent. C’est clairement un frein au développement de la pratique. On a par exemple dû refuser des licenciés cette année. C’est aussi un obstacle à la progression des sportifs d’élite qui ne s’entraînent pas comme il le faudrait. Faute de disponibilités, les pratiquants de short-track, patinage de vitesse ou curling sont obligés d’aller à Cholet ou Angers. »

« On se débrouille comme on peut »

Le président du Nantes Atlantique Hockey sur glace (NAHG) dresse le même constat. « La patinoire est saturée, explique Hubert Dogemont. On se débrouille comme on peut avec les jeunes, on s’entraîne sur une demi-glace. Pour l’équipe première, on fait également salle comble pratiquement à chaque rencontre, le développement de la billetterie est limité par rapport à ça. Si on monte en Ligue Magnus [première division], il faudrait aussi forcément trouver des heures de glace supplémentaires, ça poserait de grosses contraintes avec les autres clubs. »

15 millions d’euros un nouvel équipement ?

La construction d’une nouvelle patinoire métropolitaine est évoquée depuis plus de dix ans. Le site des anciens abattoirs de Rezé fait partie des lieux envisagés. Le maire Gérard Allard (PS) en a d’ailleurs parlé lors de la campagne municipale 2014. Oui mais voilà, les finances des collectivités sont particulièrement serrées et un équipement qualitatif avec gradins coûte cher, environ 15 millions d’euros. « La fédération française des sports de glace a démontré qu’on pouvait construire une patinoire sans gradins axée sur la pratique sportive à partir de 4 millions d’euros hors terrain. C’est moins coûteux que ce qu’on entend dire », assure Maryvonne Del Torchio.

« Pas le même poids » que les autres sports

Pendant ce temps-là, une nouvelle salle métropolitaine dédiée aux sports collectifs sera inaugurée à la Trocardière (Rezé) cet été, tandis que le palais des sports de Beaulieu sera entièrement réhabilité. « Par rapport à d’autres sports, on n’a pas le même poids en nombre de licenciés [600 environ en Loire-Atlantique], constate la présidente de la ligue régionale des sports de glace. Nos disciplines ne sont pas non plus les plus médiatiques. J’espère qu’on arrivera un jour à se faire entendre. » « Le besoin ne va faire que croître, ajoute le président des hockeyeurs nantais. Si demain un incident venait à entraîner une fermeture de plus longue durée de la patinoire du Petit-port, ce serait catastrophique. »