L’arrivée de Johanna Rolland à la tête de Nantes métropole n’aura rien changé sur ce point. Comme chaque année depuis 2008, une nouvelle hausse des tarifs des transports collectifs de l’agglomération nantaise est entrée en vigueur ce 1er juillet. Ce qu’il faut savoir.

Quelle hausse? Un peu plus forte que d’ordinaire, l’augmentation moyenne des prix est d’environ 5 %. Presque tous les titres et abonnements sont concernés, y compris le fameux ticket unitaire, assez peu utilisé mais ô combien symbolique. Ce dernier passe ainsi de 1,5 euro à 1,6 euro. Le carnet de dix tickets grimpe de 14 euros à 14,5 euros, le billet mensuel de 58 euros à 63 euros et le pass annuel de 545 euros à 582 euros. Le billet acheté directement au conducteur de bus reste, lui, à 2 euros.

Pourquoi? Principalement pour couvrir la hausse des charges de fonctionnement (carburant, entretien, personnel) et d’investissement. Depuis 2009, sous l’impulsion des nouvelles lignes de chronobus notamment, le nombre de kilomètres desservis a augmenté de 13% et la fréquentation ne cesse de croître. En 2015, seuls quelques renforcements de fréquence sont prévus, en particulier sur la ligne C5. Mais, «afin de maintenir la qualité» d’un réseau vieillissant (Nantes était la première ville de France à réintroduire le tramway il y a 30 ans), les élus doivent d'ores et déjà anticiper de lourdes dépenses pour la maintenance et le renouvellement des véhicules. L’autre enjeu est de «maintenir la part payée par les usagers sur le coût réel du voyage» à hauteur de 30 %. Sans hausse des recettes liées aux tarifs, ce serait en effet à la collectivité (et donc à l’ensemble des contribuables) de combler l'élévation des charges.

Quelles mesures pour compenser? Pour adoucir la hausse tarifaire, Nantes métropole a décidé d’étendre la gratuité aux enfants jusqu'à l'âge de 6 ans, au lieu de 4 ans auparavant. Une réduction de 50% sur le deuxième voyage effectué en semaine entre 12 h et 14 h est également accordée aux détenteurs de la carte Libertan sur mesure. Le ticket 24 heures à 5 euros est, aussi, valable pour deux personnes (au lieu d'une) durant tout l'été. Une nouvelle tarification solidaire, plus favorable aux familles, entrera également en vigueur au 1er janvier 2016. Sans oublier qu'un ticket permettant d'effectuer un aller-retour en groupe (jusqu'à sept personnes) le samedi avait été lancé en décembre.

Qu’en pense l’opposition? Elle est vent debout contre la répétition des hausses et réclame «une pause» pour les usagers alors qu’il «n’y a pas d’amélioration significative de l’offre en 2015» et que la métropole «doit encourager à utiliser les transports en commun». «Il y a désormais une logique mécanique d’augmentation régulière et on nous explique que c’est parfaitement normal, s'indigne Laurence Garnier (UMP). Le réseau nantais fait partie des plus chers de France alors que ce n'était pas du tout le cas il y a dix ans.» L'élue d'opposition préférerait que soit remise en cause la gratuité offerte aux 35.000 demandeurs d'emploi et personnes en grande précarité. «Dans le contexte actuel, des tarifs extrêmement bas seraient mieux adaptés. La gratuité n'est pas un bon message», estime Laurence Garnier.