INTERVIEWFC Nantes: «Je suis heureux de montrer que certains ont eu tort à mon sujet», explique Franck Signorino

FC Nantes: «Je suis heureux de montrer que certains ont eu tort à mon sujet», explique Franck Signorino

INTERVIEWL'ancien défenseur du FC Nantes, égaré en Espagne en raison d'une blessure entre 2007 et 2009, est devenu titulaire à Reims alors que certains le croyaient fini pour le football...
David Phelippeau

David Phelippeau

Il n’a pas perdu son franc-parler depuis son passage à Nantes de 2005 à 2007. Franck Signorino, qui retrouvera les Canaris, samedi soir, joue et s’éclate à Reims. Il a réussi s’imposer depuis trois ans là-bas alors que beaucoup le croyaient perdu pour le foot après une petite traversée du désert espagnole entre 2007 et 2010. Franck Signorino (33 ans) tient sa revanche et il n'a pas peur de le dire.

Comment ça se passe pour vous à Reims [c'est sa 3e saison]?

Même s'il y a de la concurrence, je continue à jouer et à m’éclater avec le public. Les dirigeants ont confiance en moi car ils viennent de me prolonger [2016] à bientôt 34 ans. C’est que je leur donne satisfaction. D’un point de vue sportif, je suis très heureux à Reims. D’un point de vue familial aussi, j’ai une vraie stabilité après une période durant laquelle j’ai beaucoup déménagé.

Vous devez savourer car en Espagne (Getafe et Carthagène) de 2007 à 2010, vous avez été blessé très souvent...

J'ai eu une seule blessure (jambe). On met trop souvent en relief que j’ai été un garçon très souvent blessé alors que je n’ai eu qu’une blessure avec en plus une erreur médicale. Elle a duré un an et demi, ce n’est pas rien pour un footballeur.

Après l'Espagne, vous jouez un an à Charleroi puis vous vous relancez à Laval, en L2. Un choix qui a surpris...

Je devais arriver à prouver que ma blessure n’était qu’un vieux souvenir, que physiquement j’étais apte. La Belgique m’a ouvert des portes mais j’ai décliné les offres. J’ai choisi Laval. On me taxait d’inconscient. Hinschberger, l'entraîneur lavallois, me prenait pour un fou. Laval m’a tendu la main et a été surpris du rebond je pense.

Cela doit être dur pour l'ego de repartir en L2?

Tu mets ta fierté de côté. Il faut être humble dans les bons et les mauvais moments. Je suis assez pragmatique dans ma tête. Je me disais sans aucune prétention que j’avais le niveau Ligue 1. Quand j’ai quitté Nantes en 2007, j’avais 150 matchs de L1. J’avais 26 ans. Pour moi, j’avais le niveau mais le problème c’est que tu te heurtes à des idées préconçues, des préjugés, des gens qui pensent connaître les joueurs, le foot, et qui ont une idée sur toi. On disait sur moi que j'étais cramé. On se demandait ce que j'étais devenu. C’est comme une rumeur, tu ne peux rien faire. J'appelle ces gens [recruteurs, entraîneurs] les bien pensants. Ils pensent ça et personne ne les contredit. C’est une pensée unique. Il faut trouver un moyen de leur prouver qu’ils ont tort. Le seul moyen c’était de passer par Laval et de prouver.

On vous sent revanchard...

Je viens de faire trois saisons en L1. J’aurais pu revenir en L1 et faire un feu de paille comme doublure. Moi, ma fierté c’est que j’ai prouvé que j’étais plus qu’un complément d’effectif. Oui, c’est une revanche par rapport à certains. Beaucoup d’articles m’ont stigmatisé ou pointé du doigt là où ça fait mal, sans connaître la vraie histoire. Même par rapport au milieu du foot de la L1, je suis très heureux de montrer que j’ai réussi à revenir et que ces gens avaient tort.

Sur le match de samedi face à Nantes, c'est Reims (15e) qui a la pression?

Il est très important pour casser la dynamique dans laquelle on est installés depuis le début de l'année 2015. On avait 28 points fin décembre, on jouait bien. On en a 32 maintenant. La machine s’est enrayée. On a besoin d’une victoire déclic pour la relancer.