URBANISMENantes: Le projet de pont à transbordeur passe son grand oral ce jeudi

Nantes: Le projet de pont à transbordeur passe son grand oral ce jeudi

URBANISMELes porteurs du projet d'un nouveau pont à transbordeur à Nantes sont auditionnés ce jeudi soir par la comission du grand débat sur l'avenir de la Loire...
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon

Lancé en 2008, le projet de construction d’un nouveau pont à transbordeur à Nantes, 57 ans après la destruction du précédent, joue peut-être ce jeudi un moment clé de son histoire. Les porteurs du projet, réunis au sein de l’association Les Transbordés, seront en effet auditionnés à 18 h par la commission du grand débat «Nantes, La Loire et nous», organisé depuis octobre par Nantes métropole afin d’aider les élus à choisir les grands aménagements futurs liés à la ville et au fleuve.

Jusqu'à 300 piétons sur la nacelle

Accompagnés par le célèbre ingénieur Michel Virlogeux (concepteur entre autres du pont de Normandie, du viaduc de Millau ou du pont-levant Chaban-Delmas à Bordeaux), ils présenteront leur projet d’ouvrage à nacelle suspendue coulissant au-dessus de la Loire entre deux hauts pylônes. La structure, qui pourrait être érigée entre le quai des Antilles (île de Nantes) et le quai Renaud (CCI), serait surmontée, à 60 m de haut, d’une passerelle longue de 260 m, sorte de rue aérienne pouvant recevoir des promeneurs.

«La nacelle peut acheminer 300 piétons, quelques vélos, ainsi que deux bus», explique l’architecte Paul Poirier. Soit une capacité de 6000 personnes par heure. «Mais elle pourrait tout à fait transporter une vingtaine de voitures, des ambulances, des taxis, ou même un tramway si besoin. Ce serait une innovation mais Nantes en a toujours fait preuve.» Il y aurait des départs toutes les 3 minutes. La traversée durerait une minute maximum.

Dimension touristique

Outre sa fonction transport, ce pont se distinguerait surtout par son attractivité touristique. «Ce serait une icône, une signature de la ville à l'international, un passage incontournable lorsque l'on vient à Nantes. C'est aussi le type d'ouvrage qui déclenche une grande affection chez les habitants. On estime à 400.000 visiteurs par an le potentiel de touristes à fréquenter la rue aérienne», annonce Paul Poirier.

D’accès payant, cette rue-passerelle pourrait abriter un restaurant panoramique, un bar, des commerces, un musée ou un espace de spectacle. «Tout est envisageable. C'est à la ville de l'inventer», insiste Paul Poirier. Cette rue assurerait au fil des ans l’équilibre d’un ouvrage dont la construction est estimée à 80 millions d’euros. «C'est un ouvrage qui a la particularité d'apporter des recettes. Le financement n'est pas un obstacle tant que Nantes est sur une courbe vertueuse d'attractivité touristique.»