C'est l'une des fiertés des Pays de la Loire. En matière d'apprentissage, la région se distingue par ses bons résultats (82% de réussite aux examens contre 79% au niveau national), une insertion professionnelle efficace (71% des apprentis contre 65%) et un taux de rupture des contrats beaucoup plus faible qu'au national (10% contre 22%). Pourtant, le nombre d'apprentis est sur la mauvaise pente puisqu'il baisse. Il est passé ainsi de 30.000 en 2007 à environ 27.000 à la rentrée 2014.

50 nouvelles classes créées à la rentrée

Pour relancer cette formation, encore trop souvent assimilée à une voie de garage, le conseil régional a décidé ce lundi de mettre la main à la poche. Pas moins de 50 nouvelles classes vont ainsi être créées à la rentrée prochaine, dans tous les niveaux (CAP au diplôme d'ingénieur). Soit 135 ouvertures au total.

Un plan d'action régional va également être lancé dès 2015 pour «redonner confiance aux entreprises, aux jeunes et aux familles». Parmi les actions importantes: l'extension de la prime de recrutement d'un nouvel apprenti (1000 euros) aux sociétés de moins de 250 salariés, la promotion de l'apprentissage auprès des entreprises qui n'ont pas recours (9 sur 10), un travail pour améliorer l'image de marque de l'apprentissage, ou l'accueil – pour la première fois – des jeunes qui n'ont pas réussi à trouver d'entreprise pour les accueillir.

Victime «d'idées reçues»

«Malgré tous les efforts, l'apprentissage continue à être mal connu, est victime d'idées reçues, déplore Matthieu Orphelin, vice-président écologiste du conseil régional. Il doit pourtant être considéré comme une voie de réussite au même titre que les filières de statut scolaire. Les parcours de formation sont de moins en moins linéaires. Il y a par exemple de plus en plus de post-bac à se tourner vers l'apprentissage.»

«Une opération d'enfumage» pour l'UMP

Les élus UMP du conseil régional sont beaucoup moins convaincus par ce «plan de relance».«Contrairement à d’autres régions, la gauche ligérienne n’a proposé aucune bonification qualitative (pour la mixité, l’insertion…). La région des Pays de la Loire n’a aucune démarche volontariste, ses aides maximums sont le minimum légal», assène François Pinte, chef de file des élus UMP à la région.

Il poursuit: «La région présente également chaque année un budget en diminution très significative sur le volet de l’apprentissage : 26% de moins en 2013, et encore - 6% sur les autorisations de programme et d’engagement 2014. Le budget 2015 prévoit enfin une baisse de 5 millions d’euros pour les aides aux employeurs d’apprentis.» Pour l'UMP, ce plan régional serait donc surtout d'une «opération d'enfumage» destinée à «dissimuler un bilan catastrophique».