INTERVIEWFC Nantes: «Les joueurs se sont foutus de la gueule des 19.000 personnes, samedi!», peste le porte-parole de la Brigade Loire

FC Nantes: «Les joueurs se sont foutus de la gueule des 19.000 personnes, samedi!», peste le porte-parole de la Brigade Loire

INTERVIEWLes tarifs, la situation actuelle des Canaris, le match de samedi contre Bastia... Romain Gaudin, porte-parole du plus gros groupe de supporters du FCN, se confie pour 20 Minutes...
David Phelippeau

David Phelippeau

La complicité entre les supporters nantais et les joueurs du FC Nantes est-elle en train de se lézarder? Samedi soir, à la fin du calamiteux Nantes-Bastia (0-2), des sifflets relativement bruyants sont tombés des travées de la Beaujoire. Pire, la tribune Loire a tourné le dos au match lors des 7 ou 8 dernières minutes. 20 Minutes a interrogé Romain Gaudin, le porte-parole de la Brigade Loire, pour savoir si un désamour entre les joueurs et les supporters était susceptible de voir le jour...

Vous avez déployé une banderole, samedi, sur les tarifs jugés trop chers. C'est récurrent cette saison?

Le prix des places est beaucoup trop cher, on ne cesse de le dire. Ça fait un petit moment que ça se répercute sur l’affluence (à peine 20.000 personnes pour les venues de Bastia et Lille). On n’a pas fait encore de guichets fermés cette saison alors qu’on a reçu Monaco et Rennes. La tribune Jules Verne fermée, c’est devenu la logique. Ça, ça fait chier. Lors de notre saison de L1 en 2008-2009, ce n'était pas le cas à tous les matchs. On dénonce le manque d’attractivité des tarifs. Les gens préfèrent faire autre chose de leur samedi soir que de venir au stade. Le club ne fait aucun effort. Pour Guingamp, c'est 43 euros en océane bas! C'est pourtant un match hyper important. Derrière, le club communique à fond sur la ferveur, le soutien du public. C'est un bel axe de communication pour eux, et eux derrière, ils ne font aucun effort. Pour Guingamp, la Loire, avec un tarif à 16 euros, ne va même pas être pleine.

On sent que ça vous met en colère...

Oui, ça nous met en colère car ça fait un moment que c’est comme ça. Il reste dans leur logique. A faire des tarifs comme ça, les gens vont perdre l’habitude de venir au stade.

Est-ce vrai que vous avez tourné le dos au match samedi lors des dernières minutes?

On a chanté jusqu’à la fin mais, à cinq minutes de la fin, j’ai dit : "de toute façon, il ne se passe rien sur la pelouse donc autant continuer à chanter en tournant le dos au jeu". Tout le monde s’est retourné naturellement. C'était une forme de mécontentement par rapport au spectacle affligeant proposé samedi.

Vous n'êtes pas en train de lâcher l'équipe?

Non, on continuera quoi qu’il arrive à chanter jusqu’à la fin de la saison car on sait d’où on vient. On ne lâchera pas, mais parfois on se pose des questions. On est toujours prêts à soutenir dans une défaite quand ça pousse. Là, il n’y avait rien. C’était une catastrophe. Pour continuer à chanter et à garder la foi, il valait mieux ne plus regarder le match. Jusqu’à la fin de la saison, on sera là. Maintenant, il ne faut pas que les joueurs nous lâchent non plus. On n’est pas sauvés. On va se taper Guingamp, Evian et Caen... ils arrivent pleine balle.

Il y a une certaine lassitude?

Non, pas forcément de la lassitude en Loire car on se souvient de la période noire. C'est plus de l’incompréhension. On n’a pas les meilleurs joueurs du championnat de France, mais ceux qu’on a, jusqu'ici, se battaient. Il y avait une cohésion. Là, il n’y a plus grand-chose. On se demande où est passée leur motivation. On se demande aussi s’il n’y a pas un souci dans le vestiaire. Michel Der Zakarian est-il bien écouté encore? Ça serait pas mal de le rencontrer pour avoir des explications d'ailleurs, qu’il nous explique ce qu’il se passe pour éviter que ça s’envenime. Ils ont quand même des comptes à nous rendre car ils se sont foutus de la gueule de 19000 personnes, samedi!