Le «Maillé-Brézé» en grande toilette
PATRIMOINE•L’association qui gère lemusée navire cherche des guides et des bricoleurs...Sébastien Tranchant
Le navire a encore fière allure. Amarré quai de la Fosse depuis près de vingt ans, l'escorteur Maillé-Brézé a servi la marine nationale française sur tous les océans du globe. Chaque année, 20 000 visiteurs arpentent le pont de l'ancien bâtiment militaire, construit à Lorient en 1954 et transformé en musée flottant par l'association Nantes marine tradition.« L'entretien du navire coûte cher, concède Jean Leprou, secrétaire général de l'association. L'an dernier, on en a eu pour 30 000 €. Cette année, la rénovation de l'antenne radar et le doublage de la seconde partie du rouf devraient coûter autant. Sans compter le remplacement des 400 mètres de filets de sécurité qui ne sont plus aux normes. » Le carénage complet, prévu pour l'an prochain à Saint-Nazaire, devrait, lui, largement dépasser les 100 000 €. Des opérations d'entretien dépendantes de la générosité des collectivités locales et de l'Etat.En attendant, la remise en état du Maillé-Brézé attire toujours quelques passionnés. « Il y a sans cesse quelque chose à retaper car, avec le temps, la rouille gagne du terrain, rapporte Georges, un ancien ouvrier de la DCN. Le plus souvent, je coupe la partie malade puis je rebouche le trou en ressoudant un bout de tôle. » Le navire mesurant près de 133 mètres, les bénévoles n'ont pas le temps de s'ennuyer à bord... Rien qu'en peinture, 350 kg sont consommés chaque année.Mais la relève se fait attendre. L'association propriétaire du bâtiment s'est donc mise à la recherche de nouveaux volontaires. Sans succès. « Nantes marine tradition compte 200 membres, mais seuls 10 % d'entre eux viennent donner un coup de main », regrette Jean Leprou. La parade : le musée naval accueille des étudiants en tourisme, dans le cadre de stages pratiques de guide conférencier. « Malheureusement, après avoir été formés, ils préfèrent aller travailler dans les châteaux de la région », souffle Jean Leprou.