Nantes: L'abaissement de la vitesse à 70 km/h sur le périph pose toujours question
CIRCULATION•La fédération des motards en colère, qui remet en cause la mesure, a été reçue en préfecture mercredi...Julie Urbach
Sur le périphérique parisien, le bilan semble concluant: grâce à l’abaissement de la vitesse à 70km/h, les accidents auraient été réduits de 15% selon les chiffres dévoilés par la mairie de Paris il y a quelques jours. Et à Nantes, quels sont les effets ? C’est ce que la fédération des motards en colère aimerait savoir.
Alors que depuis un an et demi, on doit lever le pied sur deux portions de la rocade (entre les portes de Bouguenais et de l'Estuaire, dont le pont de Cheviré, et entre les portes de Gesvre et de Carquefou), l’association remet toujours en cause cette décision. Mais elle n’est pas la seule, à en voir les nombreux usagers qui continuent à rouler à 90km/h.
Circulation plus difficile
Réduire l’accidentologie, les bouchons et le bruit, tels étaient les objectifs de la mesure qui «manque de pertinence», estiment les motards, reçus à la préfecture ce mercredi. Pire, ils décrivent des conditions de circulation qui s’aggravent: «Les distances de sécurité ont tendance à se réduire, et en tant que motards, nous avons aussi plus de difficultés à doubler, détaille Denis Chaimbault, porte-parole de la FFMC44. Sur le pont de Cheviré, avec les rafales de vent, moins on va vite plus on perd en stabilité, ce qui nous cause de grosses frayeurs.» L'association demande toujours «des éléments précis, comme des études sur le bruit ou se la sécurité», qui justifieraient cette décision.
«La vitesse reste l’une des causes principales des accidents, répond Laurent Buchaillat, directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique. Si la préfecture n’a pas établi de bilan chiffré en matière d’accidentologie sur les quelques kilomètres concernés, la mesure «va dans le bon sens et il n’y a pas de raisons de revenir dessus», estime-t-il.
Aller plus loin
Pour ses partisans, comme la ligue contre la violence routière 44, il faudrait même aller plus loin en l’étendant «à d’autres zones, voire à l’intégralité du périphérique nantais». Le collectif anti-bruit Nantes-Erdre, qui regroupe notamment des riverains habitants le boulevard Flemming (entre les portes de la Chapelle et de la Beaujoire), est lui aussi satisfait. «Nous demandons maintenant que des travaux soient effectués pour que le revêtement de la chaussée soit moins bruyant, indique Philippe Prevel, son président. N'oublions pas qu'il y a des habitations à moins de 100 mètres.»