Plus de 20 mètres sous plafond, 150 de long… On se sent petit lorsque l’on pénètre dans la nouvelle usine Alstom, inaugurée ce mardi matin à Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire.

Il faut dire que de véritables géants des mers s’y préparent: dès le printemps 2015, les nacelles et générateurs des Haliade, ces éoliennes offshore qui pourront alimenter 5.000 foyers chacune, seront produites sur ce site. Une deuxième usine Alstom, située à Cherbourg en Normandie, construira les autres composants, à savoir les gigantesques pâles et les mâts, aux dimensions respectives de 75 et 100 mètres. Deux prototypes de ces éoliennes sont déjà installés sur le site du Carnet, près de Saint-Nazaire, et au large de la Belgique.

Cent éoliennes par an

«Il y a ici un potentiel industriel unique», a lancé le Premier ministre Manuel Valls, en déplacement dans le département ces lundi et mardi. «Cette dynamique est particulièrement positive pour notre pays. Votre usine sera un symbole en matière de transition énergétique: on rentre désormais dans le concret», a-t-il estimé. Invité pour l’occasion, le Premier ministre était accompagné par Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie et Alain Vidalies, Secrétaire d'État chargé des Transports.

Ainsi, quelque 100 machines devraient être produites chaque année. Et d’ici 2020, 240 d’entre elles peupleront les trois champs d’éoliennes en mer Saint-Nazaire, Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Fécamp (Seine-Maritime), des appels d’offres remportés en 2012 par EDF. Avant, un parc éolien américain, au large de Rhode Island, recevra cinq premières éoliennes, pour une mise en service en 2016. «Le premier parc au monde qui utilisera les Haliade», se félicite Pascal Kron, PDG du groupe Alstom, qui entend bien s’attaquer au marché mondial avec ces «éoliennes de demain».

Les nacelles sont produites à Montoir - J. Urbach/ 20 Minutes

Un total de près de 1.500 emplois

Pour Saint-Nazaire, l’ouverture de cette usine représente (d’ici 2017) la création de 300 emplois directs, dédiés à l’assemblage des composants et à la fabrication d’alternateurs. Du côté des emplois indirects, ce chiffre pourrait atteindre le millier, notamment chez les entreprises sous-traitantes (électromécanique, chaudronnerie, manutention…). Le recrutement est en cours mais les 80 premiers salariés seront embauchés dès 2015, explique-t-on chez Alstom.

En plus, un centre de recherche sur les éoliennes et autres énergies marines sera implanté à Bouguenais près de Nantes, à l’IRT Jules-Verne. Avec, à la clé, 200 emplois supplémentaires d’ingénieurs et techniciens.