Nantes: Le concepteur de la Villa déchets annonce sa destruction
ENVIRONNEMENT•Fâché contre Nantes métropole, Frédéric Tabary prévoit de démolir la Villa d'ici la fin de l'année et d'offrir les matériaux et le mobilier aux Nantais...Frédéric Brenon
«Je vais la démonter. Ma décision est prise. Je suis déterminé». Lassé du «peu d'intérêt» exprimé par Nantes métropole concernant l'avenir de la Villa déchets, Frédéric Tabary, son créateur, vient de prendre une décision radicale: celle-ci sera détruite d'ici la fin 2014.
Créé il y a trois ans, cet habitat insolite composé entièrement de matériaux récupérés (cartons, palettes, bouteilles, etc.) est installé sur un terrain du quartier Bottière-Chénaie qui doit théoriquement être libéré depuis le 30 septembre.
«C'est lamentable»
«Des associations étaient prêtes à occuper la Villa mais Nantes métropole leur a demandé de prendre à leur charge le déplacement du bâtiment. C'est financièrement intenable [entre 10.000 et 15.000 euros]», s'agace le propriétaire des lieux.
«Je cherche des solutions pour que ce projet ne finisse pas en gâchis mais aucun élu ne répond à mes courriers! poursuit-il. Le titre Capitale verte est terminé et ils sont passés à autre chose. C'est lamentable. Il aurait été plus intelligent de poursuivre l'opération et de continuer à promouvoir le recyclage et le réemploi.»
Les matériaux seront donnés
Frédéric Tabary annonce donc une démolition imminente de la Villa «avec l'aide des Nantais qui le souhaitent». «Ils pourront récupérer pas mal de chose: du mobilier, une cabine de douche, un micro-ondes, des câbles et, surtout, de nombreux panneaux de bois, explique-t-il. Beaucoup m'ont déjà fait savoir qu'ils viendraient. Ce sera vite fait. En une journée tout sera parti.»
Afin de trouver une date, le designer demande désormais à la métropole de «bien vouloir mettre des bennes à disposition, comme c'est prévu dans le contrat, afin de jeter ce qui ne pourra être donné». Et prévient, amer: «Il est clair que je ne proposerai plus aucun projet à cette municipalité».