Samedi soir, le FC Nantes va retrouver le stade Michel d’Ornano de Caen. Cette enceinte fut le théâtre d’un moment inoubliable pour la plupart de l’effectif actuel. Le 13 mai 2013, alors que les Nantais sortaient d’un revers traumatisant contre Clermont, ils étaient allés s’imposer (0-1) à Caen. Un succès quasiment synonyme de montée en L1.

Un revers aurait été catastrophique pour les Canaris

«C’était le dernier virage, si tu ne le négociais mal, la montée était compromise, se souvient Franck Kita, le directeur général délégué. La pression était énorme.» Fabrice Pancrate n’a pas oublié la réunion quelques jours avant le déplacement en Normandie. «Il fallait prendre conscience qu’on pouvait tout foutre en l’air sur un match», poursuit l’ex Canari. Avant le choc face aux Caennais (36e journée), Nantes était 2e de L2 avec seulement trois points d’avance sur Angers et... l’adversaire du soir. «Cette victoire nous a fait basculer en L1, continue Bessat. On perdait ce soir-là, ça aurait été compliqué...»

La rencontre le fut en tout cas. A la demi-heure de jeu, Nangis est touché dans la surface de réparation par Cichero. Penalty. Agouazi le tire. Le gardien de but nantais Rémy Riou raconte la suite: «Je demande à Vincent (Bessat), qui le connaît bien, où il peut tirer. Il me fait signe qu’il ne sait pas. Lucas (Deaux) me fait signe de plonger sur ma gauche. Il me conforte dans mon idée.» Riou stoppe le penalty. «Rémy m’a demandé où Agouazi pouvait tirer mais je n’en savais rien, en rigole Bessat. J’ai joué avec lui à Metz mais je ne l’avais jamais vu tirer des penaltys…» Cet arrêt est le tournant du match. Peut-être même celui de la saison.

«Beaucoup de tension, de ferveur!»

A la 57e, c’est le but de la délivrance. Celui d’un Filip Djordjevic, qui jouera une partie de la rencontre avec le crâne recouvert d’un bandage… A la manière d’un commentateur sportif, Issa Cissokho refait l’action du but libérateur: «Superbe dégagement de Riou sur Bessat, qui centre pour Djordjevic. Filip trompe du droit Perquis. Il reste du temps à jouer mais on est costauds. On sent beaucoup de tension, de ferveur.»

Puis, intervient le coup de sifflet final. «Un moment exceptionnel de communion avec les supporters», selon Bessat. «C’était quelque chose de magnifique», confirme Cissokho. Les joueurs chantent, dansent sur la pelouse et devant le millier de supporters nantais ayant fait le déplacement. Nantes retrouve la Ligue 1, quatre saisons après l’avoir quittée.