La crainte était murmurée depuis plusieurs semaines. Elle a finalement été confirmée ce lundi: la Britanny ferries a décidé de suspendre la commande d’un car-ferry géant fonctionnant au gaz naturel liquéfié (GNL) promise aux chantiers navals de Saint-Nazaire. La compagnie bretonne a en fait choisi de mettre fin à ses projets de développement de propulsion à gaz visant à répondre à la réglementation à venir sur les émissions de soufre. Les conditions nécessaires ne sont pas réunies», affirme son président, Jean-Marc Roué, évoquant notamment le refus du gouvernement d’accorder une exemption temporaire aux armateurs s’engageant dans une transition écologique.

500 emplois en jeu

Pour les chantiers navals STX, c’est la douche froide. Le ferry, répondant au nom de code Pegasis, devait être l’un des trois plus gros au monde fonctionnant au GNL. Capable de transporter 2600 personnes à bord et 650 voitures, il aurait dû être livré fin 2016. La commande, saluée à l’époque par les ministres Arnaud Montebourg et Frédéric Cuvillier, aurait généré près de 500 emplois et rapporté 270 millions d’euros.

STX a indiqué lundi soir regretter cette décision «qui prive le chantier de Saint-Nazaire de faire une nouvelle fois la preuve de ses compétences en matière de propulsion au gaz et de ses capacités d’innovation à un moment où le marché attend de nouvelles solutions plus performantes». Toutefois, «la bonne situation du carnet de commande ainsi qu’une activité commerciale forte devraient permettre de limiter les conséquences», estime STX.