Nantes: Les pompiers-plongeurs suspendus par leur direction
SOCIETE•L'équipe de plongée de la caserne Gouzé ayant refusé une formation, elle n'est plus autorisée à intervenir sous l'eau...Frédéric Brenon
Il n’y a plus de pompier-plongeur professionnel en capacité d’intervenir sous l’eau à Nantes. Une vingtaine de sapeurs, soit la quasi-totalité de l’effectif de plongée de la caserne Gouzé, vient en effet d’être mise au repos forcé par la direction du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis).
Motif: tous avaient refusé de participer à une formation, organisée mi-septembre dans une carrière du Maine-et-Loire, en raison de la présence d’un officier formateur dont ils remettent en cause la compétence.«Les plongeurs ont déjà connu des problèmes de sécurité avec lui par le passé. Ils ont donc fait valoir leur droit de retrait afin de se protéger», rapporte le syndicat SUD.
«La seule mesure qui s'impose»
«Cet officier fait parfaitement son travail. Il est simplement victime d'une attaque ciblée inacceptable en raison d'un rapport négatif qu'il a pu rendre à l'issue d'un stage précédent effectué à Marseille», conteste le colonel Michel Tellanger, directeur départemental adjoint du Sdis. Puis il précise: «Les plongeurs de Nantes ont officiellement motivé leur refus par une “méforme psychique” et un “climat anxiogène”. A partir du moment où il ne se sentent pas bien, la seule mesure qui s’impose était de les relever de leur fonction en attendant un avis médical.»
Un risque pour la sécurité des Nantais?
Conséquence: seuls les secours nautiques en surface sont aujourd'hui autorisés aux plongeurs nantais. Pour les interventions nécessitant une immersion, les plongeurs habilités les plus proches se trouvent désormais à Saint-Nazaire. «Cette suspension aberrante met de côté la sécurité des Nantais! s'insurge le syndicat SUD. Imaginons une voiture qui tombe dans l'Erdre ou une personne qui coule en Loire, et bien les pompiers de Nantes ne pourraient pas plonger pour porter secours. Et le temps que l'équipe de Saint-Nazaire arrive, il serait trop tard.»
«Statistiquement, les interventions subaquatiques sont rares, assure le colonel Michel Tellanger. L'immense majorité des sauvetages s'effectue en surface. Les risques sont très limités.»