Nos émotions se révèlent à l'écran

Nos émotions se révèlent à l'écran

Numérique L'équipe nantaise d'iRéalité a dévoilé mercredi Neurokiff, son projet «révolutionnaire»
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon


C'est l'une des attractions du Web2Day, le festival du numérique qui se tient depuis mercredi sous les Nefs de l'île de Nantes. Neurokiff – c'est son nom – permet de dévoiler en direct les émotions ressenties lors d'une dégustation de plats ou de grands vins. Conçue par la société nantaise iRéalité, une filiale de l'université de Nantes, l'étonnante invention se compose d'une table ronde dotée de quatre casques neuronaux (un par candidat) reliés chacun à une tablette numérique.

« Le casque va capter l'activité électrique du cerveau au moment de la dégustation, explique Christophe Renaudineau, directeur innovation d'iRéalité. A l'aide d'algorithmes, on va traduire cette activité en émotions positives ou négatives (excitation, méditation, ennui, frustration) et la quantifier. Le résultat se lit en temps réel à l'écran et s'exprime par une petite musique.» Assis les uns à côté des autres, les quatre convives, qui doivent être « stables et détendus » pour ne pas brouiller les données, peuvent comparer ensemble leurs sensations.



Potentiel de débouchés



Invité à tester l'expérience, le chef étoilé Eric Guérin (La Mare aux oiseaux) a apprécié. « Je suis séduit par le côté ludique et avant-gardiste. Ça valorise le plaisir des saveurs, des textures. C'est très réactif : on voit tout de suite si la personne aime ou pas, elle ne peut pas tricher. Pour les clients d'un restaurant, ce n'est peut-être pas adapté, mais dans mon quotidien, pour essayer des recettes, ou celui d'une école, pour initier au goût, ce serait très intéressant. » Pionnier sur ce projet, iRéalité destine dans un premier temps son Neurokiff au secteur de l'événementiel et de la promotion de la gastronomie. Mais le capteur ne se limitant pas au goût, l'outil peut aussi être transposé aux domaines de la musique, du cinéma, de la parfumerie, de l'art, voire des ressources humaines. « Le potentiel est important, est convaincu Christophe Renaudineau. En travaillant sur les mesures de la pensée, on peut aussi apporter une aide aux milieux du handicap. »

■ Candidature

Le maire de Nantes Johanna Rolland a remis mercredi à la secrétaire d'Etat au numérique, Axelle Lemaire, la candidature de la ville à la labellisation en zone d'excellence «French Tech».