Cinq cents ans après la mort d'Anne de Bretagne à l'âge de 37 ans, le fameux reliquaire du cœur de la reine a retrouvé mardi le château des ducs de Bretagne à Nantes, là où la duchesse est née et où elle passa une partie de sa vie. Ce coffret funéraire en or, doté d'inscriptions en émail, appartient au musée archéologique Dobrée, qui l'a prêté au château le temps d'une exposition consacrée aux funérailles d'Anne de Bretagne. « C'est un objet qui fascine car il a été réalisé pour un personnage très emblématique. C'est aussi un chef-d'œuvre d'orfèvrerie. Il y a d'ailleurs toujours un mystère sur les artistes qui l'ont créé », raconte Laure Barthet, directrice du musée Dobrée.

Le cœur n'y est plus

L'histoire de ce reliquaire a été « rocambolesque ». « On y a enfermé le cœur d'Anne de Bretagne puis on l'a déposé, conformément à sa volonté, dans le tombeau de ses parents, à la chapelle des Carmes à Nantes, poursuit Laure Barthet. Lorsqu'on l'a exhumé en 1727, la boîte était vide : le cœur s'était probablement désagrégé. Le reliquaire a ensuite été saisi à la Révolution, a failli être fondu à Paris, puis est resté entreposé à la mairie de Nantes pendant plus de soixante ans ! Le premier à l'avoir exposé est le musée Dobrée à la fin du XIXe siècle. Il est très peu sorti depuis car il est fragile et sa valeur patrimoniale est telle que son transfert nécessite mille précautions, notamment une escorte policière. » Le reliquaire reste au château jusqu'au 18 mai, puis ira à Châteaubriant cet été. Il sera réexposé au musée Dobrée en 2015.