Une heure auparavant, elle était en cours de maths. La voilà, couteau à la main, à lever un filet de sole sous les yeux amusés de ses camarades. Narla, élève en classe de 3e, participe ce mardi à l'opération « Le bonheur est dans le marché », sous la halle de Talensac. Par petits groupes, plutôt curieux, une quarantaine de jeunes vont de stand en stand, s'initier aux pratiques. « On sensibilise par le geste professionnel, ça les implique », insiste Julie Lebot, de l'association de commerçants Unacod, à l'origine du projet. A la boulangerie, on s'essaye à rendre la monnaie. A la boucherie, on assiste à la découpe d'un agneau et on parle aussi horaires et conditions de travail. « Il faut du courage pour exercer ce type de métier », observe Fais, inscrit à l'école de la deuxième chance. Cela ne semble pas effrayer Kim, 19 ans, qui distribue des CV. Et ça paye : le jeune homme, envoyé par la maison de l'emploi, vient de décrocher un jour à l'essai dans une fromagerie du marché. « Ces métiers sont peu connus mais recrutent, confirme Stéphane Graber, président de l'association des commerçants de Talensac. Au marché, on peut tenter sa chance. Il suffit d'avoir du courage et de la bonne volonté ! » Julie Urbach