Après les dégâts, à qui la faute ?
•Manifestation Organisateurs et autorités se renvoient la responsabilité des débordementsJulie Urbach
Alors que la manifestation des anti-aéroport de samedi, dans les rues de Nantes, est encore dans tous les esprits, organisateurs et autorités se renvoient la balle de la responsabilité des débordements, qui ont eu lieu en marge du défilé. Le communiqué des organisateurs, envoyé samedi soir, ne passe toujours pas. En ne condamnant pas les violences et en comprenant « qu'une colère s'exprime », l'Acipa et les autres associations sont aujourd'hui montrées du doigt. Deux jours après, le discours reste le même, du moins chez les occupants de la «zone à défendre» à Notre-Dame-des-Landes : « Même si nous n'en sommes pas solidaires, nous ne dénoncerons pas la violence et la colère des manifestants, alors que Vinci vient faire du saccage d'une autre ampleur chez nous, avec le projet d'aéroport », explique un occupant. Selon lui, l'unité de la mobilisation reste « forte » entre tous les acteurs.
Un bilan exagéré
Un constat partagé par Françoise Verchère, conseillère générale de Loire-Atlantique anti-NDDL, qui a écrit lundi une lettre à Manuel Valls, ministre de l'Intérieur. « Ils ne réussiront pas à nous séparer. En raccourcissant le parcours de la manifestation, en ayant créé l'exaspération devant un dispositif policier très impressionnant, en exagérant le bilan des dégâts... n'est-ce pas une façon de justifier une intervention rapide sur la ZAD ?», s'interroge l'élue. Une intervention, c'est ce que demande Les Ailes de l'Ouest, association favorable au projet qui appelle, sur son site Internet, à signer une pétition pour l'évacuation de la zone. De son côté, la mairie a conforté sa volonté de poursuivre en justice « les auteurs de ces actes ».