L'extension de Dobrée dans l'impasse

L'extension de Dobrée dans l'impasse

Culture La justice a de nouveau retoqué lundi le projet d'agrandissement du site archéologique
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon


Nouveau coup d'arrêt pour le musée Dobrée. La cour administrative d'appel a confirmé lundi l'annulation du projet d'extension et de rénovation du musée archéologique nantais. Une décision similaire avait déjà été prise par le tribunal administratif de Nantes en juillet 2012, mais le département, gestionnaire des lieux, avait fait appel.

Estimé à à 47 millions d'euros, le projet défendu par le conseil général prévoyait, outre la réhabilitation du palais Dobrée et du manoir du XVe siècle, un agrandissement en sous-sol afin d'y héberger un auditorium et des nouveaux espaces d'accueil et d'exposition. Un miroir d'eau devait aussi être créé dans le jardin. Mais la justice, saisie par une association de riverains, considère que le rehaussement du sol est trop important, que la surface de construction est trop étendue au regard des règles d'urbanisme, et que les espaces verts sont insuffisants.



« On ne veut pas sa mort »



« Nous martelons depuis cinq ans que ce projet ne respecte ni les espaces de vie, ni le caractère typique du musée, ni le patrimoine historique de la ville, regrette Guillaume Turlan, président de l'association Nantes patrimoine. Nous ne voulons pas la mort du musée, bien au contraire. On pense seulement qu'on pouvait faire une rénovation raisonnée, plus respectueuse des lieux, et certainement beaucoup moins cher. » L'association, qui réclame l'inscription de l'ensemble des bâtiments aux monuments historiques, se montre plus ferme concernant l'éventuelle extension du musée : « Nous sommes contre tout projet qui bétonnerait les espaces verts. » Les élus d'opposition du conseil général ont dénoncé lundi « un nouveau désaveu pour la majorité de gauche et un mauvais coup porté à la culture départementale ».

■ Une polémique similaire à Ancenis

Cette décision concernant Dobrée est le second camouflet en un mois infligé par la cour administrative d'appel au conseil général de Loire-Atlantique. La construction d'un bâtiment administratif dans la cour du château médiéval d'Ancenis a en effet elle aussi été jugée illégale le 18 janvier. Le dossier est complexe puisque le bâtiment en cause est achevé depuis septembre 2013 !