Nantes, nouvel eldorado du monde numérique

Nantes, nouvel eldorado du monde numérique

Économie La cinquième édition de « Web2day » se tient jeudi et vendredi
Guillaume Frouin

Guillaume Frouin


Jeudi et vendredi, quelque 80 personnalités vont prendre part à Nantes aux conférences et présentations de projets du 5e « Web2day ». Cet événement – le deuxième de France après « Le Web » – se veut « la vitrine » de l'économie numérique locale, particulièrement dynamique, dont 20 Minutes vous présente aujourd'hui quatre « pépites » (lire ci-dessous). Loyers et salaires plus modérés qu'à Paris, relative proximité avec la capitale grâce au TGV et indéniable « qualité de vie » y sont en effet appréciés des entrepreneurs. Mais pas seulement. « On a à Nantes un état d'esprit du jeu collectif, qu'on ne retrouve pas partout », analyse Adrien Poggetti, délégué général d'Atlantic 2.0, une association qui fédère 275 e-commerçants, start-ups ou agences web. Une « solidarité » qui favorise donc l'intégration des nouveaux-venus, dont beaucoup transitent par La Cantine. Installé depuis deux ans près de l'Hôtel-Dieu, cet espace d'accueil pour les entreprises du numérique est aussi un lieu de « co-working » convivial et pas cher pour les freelances isolés. « Parmi mes co-workers, certains sont devenus des clients », sourit même Samuel Coutolleau, 37 ans, qui a animé son agence de traducteurs pendant un an... depuis sa chambre, à Saint-Sébastien.

Mickaël Froger a fondé Lengow avec Jérémie Peiro en juillet 2009. Depuis, leur société compte 55 salariés et un bureau à Montréal. Surtout, 2 500 petits et gros e-commerçants (Fnac, But, Darty...) utilisent leur outil, qui référence leurs produits sur les comparateurs de prix et réseaux sociaux. Lengow – qui affiche une croissance de « 300 % par an » – ambitionne ainsi de devenir « un très gros acteur européen, voire mondial » de son domaine d'activité. « A Nantes, personne ne se jalouse », savoure ce Parisien d'origine. « A Paris, c'est à celui qui fera la plus grosse levée de fonds ou qui aura le plus gros board... »

Aurélie Duthoit a découvert le micro-crédit en 2003 lors d'un stage en Equateur. Cinq ans plus tard, elle créé le site Babyloan.org, qui compte aujourd'hui 25 000 membres. Ces internautes ont prêté au total 5, 5 millions d'euros à plus de 13 000 « projets solidaires » partout dans le monde. Mariée et mère de trois enfants, la jeune femme de 31 ans a, elle, posé ses valises à Clisson. « Quand on quitte Paris, on se demande si on ne quitte pas le centre du monde », sourit-elle. « Mais les 2 h 15 de TGV ne sont pas beaucoup plus longues que l'heure et demi que je mettais pour aller à mes rendez-vous en banlieue... »

Cet hiver, Adrien Suire a équipé 70 familles d'un boîtier un peu spécial. Relié à leur box internet, il leur a permis d'économiser « 15 % de chauffage en moyenne »... en prenant le contrôle du thermostat de leur chaudière ou de leur radiateur électrique. Ce Nantais de 34 ans va donc généraliser son service « d'ici à la fin de l'année », en échange d'un abonnement mensuel de « quelques euros ». Il a créé pour cela sa société, Qivivo, qui compte déjà six salariés. Et apprécie encore l'appui qui lui a apporté La Cantine. « On y rencontre des gens qui ont plein d'idées pour changer le monde... et qui le font ! ».

Emmanuel Gréau a créé Direct-Optic.fr avec Karim Khouider en 2008. A l'époque, tous deux travaillaient en Corée du sud. Un pays dont il est natif, et où les lunettes sont « trois à quatre fois moins chères » qu'en France – malgré un niveau de vie comparable. Leur site est ainsi devenu « leader sur le marché français de l'optique en ligne », en proposant des lunettes « au moins 50 % moins chères » que les opticiens classiques. Il se passe, pour cela, de nombreux intermédiaires. Depuis, Direct-Optic.fr a aussi ouvert un entrepôt à Sainte-Luce et six magasins en France. Il devrait compter 40 salariés d'ici à la fin 2013.