Les obsèques civiles ont leurs salles
•société A Saint-Herblain et Nantes, des lieux dédiés aux cérémonies laïques sont ouverts aux famillesFrédéric Brenon
C'est une petite maison vierge de toute décoration dont la salle principale offre une cinquantaine de places. Au cimetière de l'Orvasserie, à Saint-Herblain, l'ancien local technique du personnel est transformé depuis près d'un mois en un lieu spécifiquement dédié aux obsèques civiles. La mairie a en effet décidé de proposer gratuitement le site aux familles souhaitant organiser un hommage laïc à leurs défunts. Une première dans l'agglomération nantaise.
« Certains non-croyants ne veulent pas aller à l'église et étaient extrêmement demandeurs d'un lieu. Il est normal que la collectivité réponde à ce besoin. Nous avons bien des salles polyvalentes mais, quand on reçoit un cercueil, une salle dédiée paraît plus adaptée. On met à disposition chaises, pupitre, matériel de vidéo-projection et sono. Les familles sont ensuite libres de personnaliser leur cérémonie », explique Bertrand Affilé, premier adjoint au maire.
Très peu de choix
L'association La Maison des adieux, qui milite pour la création de lieux similaires dans chaque commune, se félicite. « Le problème se pose peu pour les crémations car le crématorium de Nantes dispose d'une grande salle, rapporte Marinette Goureaux, vice-présidente. Mais pour les inhumations civiles, ceux qui ont assisté à une cérémonie dans un cimetière, debout, sous la pluie ou le froid, le plus souvent sans musique, savent bien que c'est indigne. Comme il n'y a pas de lieu, et du fait du poids de la tradition, beaucoup choisissent l'édifice religieux par défaut. On doit pouvoir suggérer autre chose de respectueux. »
A Nantes, deux salons de recueillement sont également proposés depuis 2010 aux cimetières Parc et Miséricorde, de même que sept salles polyvalentes depuis cet automne. Mais leur location coûte de 12 € à 60 € de l'heure. La Chapelle-sur-Erdre, Sautron et Sainte-Luce ont aussi des salles mixtes à disposition. « Ça commence à bouger chez les élus, constate Marinette Goureaux. Mais il y a encore du travail. La prise de conscience sera longue. »