Croque-mort comme job étudiant

Croque-mort comme job étudiant

Insolite Une entreprise de pompes funèbres nantaise emploie de nombreux jeunes à temps partiel
Frédéric brenon

Frédéric brenon


Ils ont entre 18 et 20 ans et veulent « se faire un peu d'argent ». Mais plutôt que de travailler comme d'autres au fast-food ou au supermarché, Florian, Geoffroy, Teddy et Benjamin ont choisi les pompes funèbres. Un job étudiant étonnant dont l'entreprise Arnaud – installée à Nantes, Clisson, Bouguenais et Les Sorinières – s'est fait la spécialité.

Pas moins de vingt-cinq jeunes y sont employés à temps partiel, en particulier pendant les vacances scolaires. Leur mission : porter le cercueil, effectuer la mise en bière ou assurer le transport. « Ça a commencé il y a huit ans quand un étudiant est venu me voir pour un job d'été, raconte Dominique Arnaud, qui emploie également dix-sept salariés à temps plein. Je me suis dit»pourquoi pas«et je ne l'ai pas regretté. Les jeunes apportent de la fraîcheur. Les familles sont contentes de les voir, ça leur rappelle leurs petits-enfants. »



« Une bonne ambiance »



Outre la coordination nécessaire au portage d'un cercueil pouvant peser jusqu'à 160 kg avec le défunt, rigueur, retenue et élégance sont les qualités indispensables au job. « Le sérieux et la ponctualité sont obligatoires. On doit être irréprochables », explique Florian, venu par le bouche à oreille. Il faut aussi côtoyer la mort et son environnement. « J'imaginais ça glauque. En fait, ça ne l'est pas du tout. C'est notre travail, on fait abstraction », juge Geoffroy. « Nos potes nous prennent pour des fous. Déplacer un corps, c'est vrai que ça fait bizarre au début. Mais on ne connaît pas la personne, on s'y fait », confie Teddy. « Pour les décès d'enfants ou de jeunes, on fait appelle à des pros en interne. C'est trop dur émotionnellement », précise Dominique Arnaud.

La prestation dure de deux heures trente à six heures, payée au Smic, uniforme fourni. Les étudiants en font une trentaine par an, suivant leurs disponibilités. « C'est un job que je conseillerais, ajoute Teddy. Malgré les apparences, il règne une bonne ambiance. Il y a même des situations où ça peut partir en fous rires. »