Les finances du CHU pointées du doigt

Les finances du CHU pointées du doigt

Santé La chambre régionale des comptes rapporte des irrégularités et incertitudes pour l'avenir
Frédéric Brenon

Frédéric Brenon


La chambre régionale des comptes a dévoilé mardi son rapport sur la gestion du CHU de Nantes entre 2007 et 2011. Un travail très attendu dans la mesure où l'hôpital reste le premier employeur de la région (9 000 agents) et qu'il prépare un transfert sur l'Ile de Nantes. Ce qu'il faut en retenir.

Le déficit est résorbé. La chambre régionale des comptes salue la « très nette amélioration de la situation financière ». Alors que le déficit était de 32 millions d'euros en 2007, le retour à l'équilibre a en effet été atteint dès 2011. Le résultat d'une croissance de l'activité et, surtout, d'une réduction des dépenses de personnel (notamment 70 postes supprimés). La chambre des comptes invite le CHU à « poursuivre cette maîtrise des dépenses ».

Des réserves d'argent étonnantes. La chambre s'étonne de la constitution de provisions budgétaires « irrégulières» et « non motivées». Ainsi, en 2010, alors que l'hôpital était officiellement en déficit, 21 millions d'euros étaient mis en réserve. Les provisions estimées pour 2011 atteignent même 50 millions d'euros. « Le CHU mettait de l'argent de côté, alors qu'au même moment, le personnel souffrait du plan de retour à l'équilibre. On avait en fait les moyens de faire différemment », s'indigne le syndicat CFDT. La direction du CHU répond que ces provisions ont été réalisées afin « de pouvoir financer les comptes épargne-temps des agents » et « d'assurer le CHU contre d'éventuels emprunts à risque ».

Des incertitudes sur le projet de l'Ile de Nantes. La chambre exprime des « incertitudes » sur le financement du projet de transfert sur l'Ile de Nantes (estimé à 900 millions d'euros), dont les « hypothèses avancées sont plutôt optimistes ». Les doutes portent sur la réussite d'un projet médical « très ambitieux », sur une explosion possible des taux des emprunts à risque contractés par le CHU, et sur la « nécessité » d'une contribution de l'Etat à hauteur de 25 % minimum. « Le CHU ne pourra assumer seul le financement du projet », assurent les rapporteurs. La décision de l'Etat est attendue pour avril.