Lyon : Les cinq réalisations que laissera Gérard Collomb à la ville
URBANISME•A la tête de la ville de Lyon depuis 2001, l’élu rendra les clés de la mairie le 28 juin
Caroline Girardon
L'essentiel
- Gérard Collomb, élu en 2001, est en passe de terminer son troisième et dernier mandat à la ville de Lyon.
- Depuis dix-neuf ans, l’homme a su profondément transformer la capitale des Gaules, autrefois perçue comme une cité bourgeoise et endormie.
- Retour sur ses plus grandes réussites qui ont façonné l’image de la ville.
EDIT du 26 novembre 2023 : Atteint d'un cancer à l'estomac, l'ancien maire de Lyon Gérard Collomb, ex-ministre de l'Intérieur, s'est « éteint paisiblement auprès des siens » samedi soir à l'âge de 76 ans, selon les mots de son épouse Caroline. A l'occasion du décès du baron lyonnais qui a suscité une pluie d'hommages, « 20 Minutes »vous propose à la relecture cet article qui revient sur les dix-neuf ans de mandat de celui dont le « nom restera indissociable de celui de sa ville, Lyon », comme l'a souligné Emmanuel Macron.
Dans trois semaines, Gérard Collomb laissera les clés de la mairie de Lyon. Si l’identité de son successeur ne sera dévoilée que le 28 juin, l’homme s’apprête à mettre le point final d’une histoire entamée avec la ville, il y a plus de quarante ans. « J’ai mis vingt ans à la conquérir et vingt ans pour la transformer », aime-t-il à rappeler.
Il y a eu des échecs retentissants comme la vente à la découpe du quartier Grôlée ou l’abandon d’un plan piscines digne de la troisième ville de France. Les critiques se sont également élevées dès le deuxième mandat pour dénoncer un exercice très solitaire du pouvoir. Mais indéniablement, l’élu a su profondément transformer la capitale des Gaules, désormais bien loin du cliché de ville bourgeoise et froide qu’elle a longtemps véhiculé. En dix-neuf ans, Lyon est devenue une ville attractive où les prix de l’immobilier n’ont cessé de grimper pour aujourd’hui flamber. Il a suffi parfois de peu : d’un coup de pédale par exemple.
Les Vélo’V
Si aujourd’hui, Gérard Collomb craint que « l’on mette des vélos partout » en cas de victoire des écologistes, il a été pourtant l’un de des premiers maires de France à avoir cru aux modes de déplacement doux. En 2005, Lyon s'inspire de ce qui a été mis en place à La Rochelle dans les années 1970. Elle propose un service de vélos en libre-service, fourni par l’entreprise JCDecaux en échange d’espaces publicitaires sur la voie publique. Les Lyonnais découvrent alors les Vélo’V, un système qui fera des émules partout en France, notamment à Paris quelques années plus tard.
Les berges du Rhône
Autre projet notable qui a assuré la réélection de Gérard Collomb en 2008 : la métamorphose des berges du Rhône. Probablement l’une de ses plus grandes réussites. Les bas ports, qui étaient jusque-là d’immenses parkings à voitures, changent radicalement de visage. Exit les places de stationnement. Les quais se transforment sous le coup de pelleteuses. Les pelouses sortent des pavés, les aires de jeux poussent comme des champignons et les pistes cyclables permettent de relier désormais le parc de la Tête d’or à celui de Gerland, en longeant le fleuve que les Lyonnais se mettent à redécouvrir.
La renaissance de la Confluence
En maire bâtisseur, Gérard Collomb va également s’atteler à relooker le quartier de la Confluence, celui des anciens docks. L’endroit ne vaut à l’époque le détour que pour se déhancher sur les pistes de la Bodéga (une période que les moins de 30 ans n’ont pas connue). L’élu fait appel à des architectes de renom. Les premiers bâtiments, qui sortent de terre, ont de quoi surprendre mais ils façonnent ainsi la marque de ce nouveau quartier, symbole de modernité.
Le centre commercial et la darse nautique, puis les habitations viendront compléter le tableau pour en faire l’un des lieux incontournables des soirées d’été, prisé pour son calme et sa fraîcheur.
Le luxueux Grand-Hôtel-Dieu
Autre symbole fort du règne Collomb : la réalisation du Grand Hôtel-Dieu, écrin de luxe en bordure des quais du Rhône. La réussite du projet ne s’est pas faite sans douleur. L’hôpital qui s’y trouvait (le premier construit à Lyon) a été prié de cesser ses activités. Les services ont été transférés dans d’autres établissements des Hospices civils de Lyon. De 2010 à 2015, le bâtiment restera désaffecté avant que le chantier titanesque ne puisse démarrer. Aujourd’hui, le site, reconverti partiellement en hôtel 5 étoiles, accueille également des boutiques, la cité de la gastronomie et des bureaux. La nouveauté notable : les cours intérieures sont ouvertes au public. Si l’ensemble peut sembler manquer de végétalisation, il faut reconnaître que l’édifice entièrement rénové en impose sacrément. Et qu’il est aujourd’hui l’une des fiertés des habitants.
Les Nuits sonores
La mue de Lyon est également étroitement associée à la réussite fulgurante de Nuits sonores. Le festival de musiques électroniques, qui attire désormais les plus grands DJ du monde, n’est pas l’œuvre de Gérard Collomb, reconnaissons-le. Mais dès 2002, la mairie a œuvré pour permettre à l’association Arty Farty de mener à bien le projet. Elle lui a notamment ouvert les portes de lieux patrimoniaux ou donné les clés d’usines désaffectées et ne s’est jamais désintéressée de l’événement.
En revanche, le festival Lumière est né de l’imagination des équipes municipales qui souhaitaient promouvoir l’invention du cinéma à Lyon. Gérard Collomb demande à Thierry Frémaux d’imaginer un événement pouvant célébrer les films de patrimoine et attirer les plus grandes stars. Mission accomplie. Depuis 2009, Quentin Tarantino, Martin Scorsese, Clint Eastwood, Francis Coppola ou encore Pedro Almodóvar sont venus entre Rhône et Saône recevoir le prix qui leur a été décerné.