Municipales 2020 à Toulouse : Une gauche rassemblée au forceps face au maire sortant LR
POLITIQUE•Plus de 24 heures après le retrait de Nadia Pellefigue, l’écologiste Antoine Maurice a présenté sa liste, fusion de trois listes de gauche, constituée non sans mal
Béatrice Colin
L'essentiel
- Le 28 juin, un duel opposera au second tour des municipales toulousaines le maire sortant, Jean-Luc Moudenc (LR) à l’écologiste Antoine Maurice.
- Lundi, la socialiste Nadia Pellefigue, arrivée troisième, a annoncé qu’elle se retirait, sans s’allier personnellement avec Antoine Maurice.
- Ce mardi, l’écologiste a présenté une liste fusionnée avec une partie des colistiers de Nadia Pellefigue et la liste de Pierre Cohen, l’ancien maire arrivé quatrième.
«A Toulouse, jamais une liste aussi large de rassemblement de toutes les gauches et de mouvements citoyens n’avait été proposée. C’est un autre choix pour Toulouse que le conservatisme de Jean-Luc Moudenc (36,18 %) ». Entouré de représentants du PS, de LFI ou encore du PCF, l’écologiste Antoine Maurice a présenté mardi soir les grandes lignes de sa liste fusionnée pour reconquérir le Capitole face au maire sortant (LR).
Plus de 24 heures après le retrait de Nadia Pellefigue (18,53 %), d’âpres discussions ont eu lieu pour savoir comment intégrer les colistiers de la socialiste prêts à embarquer dans l’aventure d’Archipel citoyen (27,56 %). Lundi, la vice-présidente de la région Occitanie a annoncé qu’elle n’en serait pas. Mais, ne voulant pas faire obstacle à l’union de la gauche, elle a laissé le libre choix aux autres membres d’Une nouvelle énergie (UNE).
Parmi eux, beaucoup de représentants des partis, comme le sénateur socialiste Claude Raynal ou encore le conseiller municipal d’opposition communiste Pierre Lacaze. Ils se retrouvent, six ans après, sur la même liste que Pierre Cohen. Arrivé en quatrième position le 15 mars avec sa liste « Pour la cohésion » (5,66 %), le soir même du premier tour ce dernier avait rallié Antoine Maurice.
« Les masques sont tombés, c’est le retour des partis », tacle Michel Lacroix, le colistier de Nadia Pellefigue, qui a peu goûté l’attitude de ses amis de campagne. Comme elle, il estime que les « vieilles pratiques » sont revenues au moment de cet entre-deux-tours.
La liste d’Archipel citoyen by colin on Scribd
Et les calculs mathématiques aussi. Car fusionner trois listes demande un certain talent, surtout en matière de répartition et de proportionnalité. Si on aurait pu entendre en fond sonore l’opus de Johnny Hallyday Sang pour sang (« Au-delà de nos différences… »), la petite musique n’était pas encore aussi limpide mardi soir. Relégué aux tréfonds de la liste, un membre du Parti radical de gauche ne cachait pas son mécontentement. Il faut dire que sur les 53 premiers colistiers, éligibles en cas de victoire, six sont issus de la liste de Pierre Cohen, 12 de celle de Nadia Pellefigue et 35 d’Archipel.
Report des voix
« Ce qui compte c’est l’union, l’orientation reste la même, le nouveau projet sera bonifié et commun », assure Antoine Maurice. Mais au-delà de la fusion, reste à savoir si les électeurs suivront. Car si un récent sondage donne l’union de la gauche gagnante à Toulouse face à Jean-Luc Moudenc, l’adoubement du bout des lèvres de Nadia Pellefigue pourrait en freiner certains. Même si pour Claude Raynal, son désormais ex-colistier, « nul n’est propriétaire de ses voix ».