Municipales 2020 à Lyon : Quelles listes sont encore en course et quels scénarios se profilent ?
ELECTIONS•Si Gérard Collomb a scellé un accord avec les Républicains, les écologistes fusionnent avec les forces de gaucheCaroline Girardon
L'essentiel
- Les Républicains ont passé un accord avec Gérard Collomb, qui s’est retiré de la course.
- En face, les écologistes, arrivés en tête du premier tour, ripostent en s’alliant aux forces de gauche.
- David Kimelfeld, président sortant de la métropole de Lyon, pourrait jouer les arbitres et récupérer une partie des voix des déçus du clan Collomb.
A la veille du dépôt des listes pour le second tour des élections municipales et métropolitaines à Lyon, le paysage politique entre Rhône et Saône a été fortement secoué. Alliances inattendues, rapprochement de dernière minute… 20 Minutes vous résume tout pour savoir quelles listes sont encore en course et quels scénarios se profilent au soir du deuxième tour, prévu le 28 juin.
Gérard Collomb pactise avec ses ennemis
C’est la surprise de ces derniers jours. Candidat à la métropole de Lyon, l’ancien ministre de l’Intérieur s’est retiré de la course, non sans avoir noué au préalable une alliance fortement décriée avec les Républicains. Furieux de cet accord passé dans son dos, le parti présidentiel lui a retiré l’investiture. Comprenez qu’il n’y a désormais plus aucune liste officielle LREM dans la course.
En résumé, François-Noël Buffet (LR) conduira à la métropole les listes de droite et celles emmenées par Gérard Collomb avant son retrait. A la ville de Lyon, le presque novice Yann Cucherat, poulain du maire sortant, reste la tête de liste principale, profitant du désistement d’Etienne Blanc (LR), bras droit de Laurent Wauquiez à la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il se présente sans l’étiquette LREM qui lui a également été retirée.
Les résultats du premier tour à Lyon
Les Verts font l’union à gauche
Arrivés en tête du premier tour, les écologistes se sont rapprochés des autres forces de gauche. Ce qui leur permet de conforter leur avance sur le papier. Un accord, qui devrait être présenté mercredi lors d’une conférence de presse, a été scellé avec la Gauche Unie (PS, PC, alliés) et les listes portées par Nathalie Perrin-Gilbert (soutenue par France insoumise). Si l’on tient compte du report de voix, Grégory Doucet (EELV) qui a recueilli 28,4 % des suffrages au premier tour pourrait de fait récupérer les 10 % de NPG et les 7 % de Sandrine Runel (Gauche Unie). Ce qui pourrait lui permettre de faire un pas de géant vers la mairie de Lyon. A la métropole, la marge semble moins importante pour Bruno Bernard (EELV). Le chef d’entreprise a récolté 22,5 % des voix. Les scores enregistrés par la Gauche Unie et les listes de Nathalie pourraient lui rapporter 13 points de plus. Ce qui le placerait au coude-à-coude avec le front LR-Collomb.
David Kimelfeld en arbitre
Aucun accord n’a pu être noué entre le président sortant de la métropole et les Verts. Le premier tenait à conserver son siège en cas d’union et les seconds ne semblaient guère prêts à renoncer au poste convoité. Trop rapidement enterré par les sondages, « DK » a su déjouer les pronostics pour s’inviter au second tour, se payant même le luxe de coiffer Gérard Collomb au poteau en lui raflant la troisième place à la métropole (16,92 %). S’il n’a noué aucun accord, il pourrait néanmoins bénéficier d’un report de voix des soutiens déçus de Gérard Collomb, peu enclins à élire un président de droite. Il pourrait également séduire les électeurs LREM qui ne s’y retrouveraient plus dans ces arrangements passés jugés « contre nature ». Son score reste l’une des plus grosses incertitudes du scrutin mais il pourrait être l’homme indispensable du 3e tour, au cours duquel se jouera l’élection du président de la métropole.