Elections municipales à Nantes : Ce qu’il faut retenir du premier tour dans la métropole
MUNICIPALES•A Rezé, à Orvault, à Bouguenais ou à Sainte-Luce-sur-Loire, le suspense est totalFrédéric Brenon et Julie Urbach
C’est dans le contexte exceptionnel de l’épidémie de coronavirus que s’est joué le premier tour des élections municipales. Dans la métropole nantaise, comme au niveau national, l’abstention a été particulièrement forte (61 % à Nantes par exemple). Une problématique évidemment soulevée et déplorée par l’ensemble des candidats. Ce qu’il faut retenir des résultats dans ce contexte.
Rolland, grande gagnante à gauche
A Nantes, Johanna Rolland était donnée favorite. Mais les observateurs ne s’attendaient peut-être pas à une telle avance : 31,3% des voix dimanche soir, loin devant la candidate des Républicains Laurence Garnier (19,8 %) et l’écologiste Julie Laernoes (19,6 %). « Les Nantais se sont exprimés de manière extrêmement claire. Je les remercie. J’appelle maintenant au rassemblement de la gauche et des écologistes », a réagi la maire sortante socialiste qui ne souhaitait toutefois « pas se réjouir » compte tenu de la crise sanitaire. « Je sais que la situation de la France et du monde nous impose la plus grande humilité ».
De son côté, Julie Laernoes fait remarquer que sa liste est « la seule force qui a progressé » [EELV avait obtenu 14,5 % des voix en 2014] et que « l’écologie ressort renforcée par rapport à 2014 ». « Pour le second tour, je souhaite donc que nous nous unissions et ce de la façon la plus large possible », clame-t-elle. A gauche de la gauche, la liste citoyenne Nantes en Commun se contente, malgré une bonne campagne, de récolter 9 %. Elle n’ira pas au second tour mais elle est autorisée à fusionner. Sa chef de file, Margot Medkour, a toutefois laissé entendre qu’elle ne rejoindrait pas la liste du PS.
La droite nantaise a peu d’espoir
Les chances de la droite et du centre sont minces. « Il y a eu une prime aux sortants car les électeurs n’ont sans doute pas voulu rajouter du désordre politique à la crise que nous vivons, analyse Laurence Garnier. Notre résultat est bien en deçà de ce que l’on souhaitait proposer, mais je continuerais à porter mon projet différenciant pour Nantes. »
La députée LREM Valérie Oppelt est parvenue à se qualifier pour le second tour (12,9 %). Ira-t-elle jusqu’au bout ou tentera-t-elle de s’allier avec Les Républicains ? Laurence Garnier a reconnu que les deux programmes possèdent « des points de convergence ». Quant au Rassemblement national d’Eleonore Revel, il ne dépasse pas 4,7 % et n’aura donc toujours pas d’élu au conseil municipal
Affilé en tête à Saint-Herblain
Dans le reste de l’agglomération nantaise, plusieurs maires ont été réélus dès le premier tour dimanche soir. C’est le cas de Laurent Turquois (DVD) à Saint-Sébastien-sur-Loire, de Rodolphe Amailland (LR) à Vertou, du socialiste Fabrice Roussel à la Chapelle-sur-Erdre, d’Alain Vey (DVD) à Basse-Goulaine, de Véronique Dubettier-Grenier (DVD) à Carquefou, de Marie-Cécile Gessant à Sautron (DVD), de Jacques Garreau (PS) à Bouaye, de Christelle Scuotto (PS) aux Sorinières ou encore de Jean-Claude Lemasson (PS) à Saint-Aignan-de-Grandlieu.
A Saint-Herblain, le maire socialiste Bertrand Affilé se place en position de force pour le second tour. A Rezé, Gérard Allard (PS), maire sortant, est en position délicate puisqu’il est largement devancé par son ancien adjoint Hervé Neau. A Orvault, le chef de file de la gauche Jean-Sébastien Guitton distance d’un cheveu Monique Maisonneuve et Sébastien Arrouët, les deux candidats de la droite. La droite est également bien placée pour conserver la mairie de Sainte-Luce-sur-Loire dans le cadre d’une triangulaire. Enfin, à Bouguenais, c’est une quadrangulaire qui s’annonce. Sandra Imperiale (LREM) peut espérer faire basculer la mairie mais la gauche est majoritaire en voix.