Plusieurs parlementaires en lice, un mouvement social ou un référendum en arrière-plan, une ex-ministre sur les rangs, voici les principaux points à surveiller ce dimanche au premier tour des municipales en Outre-mer.

Guadeloupe : Trois députés sur quatre sont candidats

La députée Hélène Vainqueur Christophe (PS) se présente à Trois-Rivières, le député Olivier Serva (LREM) aux Abymes, face à trois candidats, dont l’ancien député et maire actuel Eric Jalton (DVG), et la députée Justine Bénin (MoDem), au Moule, face à la maire sortante, Gabrielle Louis-Carabin (DVG), qui brigue un sixième mandat.

A Pointe-à-Pitre, Jacques Bangou (DVG), maire démissionnaire après avoir fait l'objet d'une procédure de destitution par le préfet, à la suite d’un déficit de 78 millions de sa commune, se représente.

A Basse-Terre, l’actuelle maire et ex-ministre Marie-Luce Penchard (SE), fille de Lucette Michaux-Chevry, se présente pour la première fois. Elle avait été élue en cours de mandat en 2014 par les conseillers municipaux quand sa mère avait laissé sa place.

Martinique : Bataille féroce à Fort-de-France

La bataille sera féroce à Fort-de-France, détenue depuis 1945 par le Parti Progressiste Martiniquais d’Aimé Césaire (autonomiste). Didier Laguerre, le maire PPM sortant, est face à Miguel Laventure (droite) et Francis Carole (indépendantiste), deux membres du conseil exécutif de la CTM. « Il faut que Fort-de-France tombe », répète Alfred Marie-Jeanne, président indépendantiste de la Collectivité.

Une seule députée, Manuella Kéclard-Mondésir (PCF), est candidate à Saint-Joseph. Les communes d’Ajoupa-Bouillon et du Prêcheur ne présentent qu’une seule liste, celle des maires sortants.

Guyane : Le mouvement social de 2017 en arrière-plan

A Cayenne, deux listes sont en lice : Marie-Laure Phinéra Horth (DVG), maire sortante, mise en examen pour recel de détournement de fonds publics, affrontera Mikaël Mancée (SE), figure du mouvement social de mars/avril 2017, objet d’une plainte pour « violences ».

A Kourou, six candidats s’affrontent, dont le maire sortant François Ringuet (soutenu par LREM et Rodolphe Alexandre, président de la collectivité). Face à lui notamment, l’ex-maire et ex-sénateur Jean-Etienne Antoinette, et Davy Rimane (DVG), autre figure du mouvement social de 2017.

A Saint-Laurent du Maroni, sept candidats sont en lice, dont le député LREM Lénaïck Adam. Face à lui, la maire sortante Sophie Charles (SE), qui a succédé à Léon Bertrand, l’ancien ministre délégué au Tourisme de Jacques Chirac, condamné pour favoritisme et corruption.

La Réunion : Plusieurs parlementaires en lice

A Saint-Denis, l’ex-ministre et députée PS Ericka Bareigts conduit une liste d’Union de la gauche. Elle aura notamment face à elle la sénatrice UDI Nassimah Dindar, et le président de région Didier Robert (DVD) qui compte la députée Nadia Ramassamy (DVD) sur sa liste.

A St-Paul, où 16 listes sont en compétition, la députée Huguette Bello (DVG) veut reconquérir son fauteuil de maire perdu en 2014 face à Joseph Sinimalé (SE), qui se représente. La députée Nathalie Bassire (DVD) est tête de liste au Tampon, et le député Jean-Hugues Ratenon (LFI) à Bras-Panon.

LREM a donné son soutien à seulement trois candidats : Nassimah Dindar, Joseph Sinimalé, et Stéphane Randrianavelo à La Possession.

Mayotte : Une majorité de listes sans étiquette

Sur les 87 listes candidates dans les 17 communes, une majorité est sans étiquette.

Le parti LREM soutient cinq listes, dont celle de Mohamed Majani, maire sortant de Mamoudzou. Les Républicains auront du mal à garder leurs six communes, où des listes dissidentes ont été présentées. Le MDM (Mouvement pour le développement de Mayotte) est aussi divisé.

Si le RN a terminé en tête des élections européennes en 2019, son emprise locale est inexistante. Des membres du parti sont présents sur quelques listes d’union, à l’instar d’Onzaïrou Mistoihi, tête de liste à Mtsamboro.

Nouvelle-Calédonie : Le référendum en ligne de mire

A Nouméa, la maire Sonia Lagarde (SE) est donnée favorite. L’édile est soutenue par la plateforme Avenir en Confiance, qui réunit plusieurs tendances de la droite non indépendantiste.

A Nouméa également, une liste unitaire des indépendantistes compte bien regagner des sièges au conseil municipal, où ils ne sont plus représentés depuis deux mandatures.

Palika et UNI, les deux poids lourds du FLNKS, jouent l’unité dans plusieurs communes, comme à Païta, bastion loyaliste, en vue du second référendum d’autodétermination le 6 septembre. Dans la famille loyaliste, éclatée en plusieurs courants elle aussi, des listes d’entente ont également vu le jour.

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Polynésie : Pas de candidature pour Flosse

L’ancien président de la Polynésie française, Gaston Flosse, 88 ans, a échoué à se présenter aux municipales de Papeete, où la justice a refusé de reconnaître sa domiciliation. Il ne peut donc pas affronter Michel Buillard, maire de Papeete depuis 25 ans.

Son rival historique, l’indépendantiste Oscar Temaru, est candidat à sa propre succession à Faa’a. A 75 ans, il reste favori malgré une communication parfois surprenante. Il a ainsi déclaré que le jeûne thérapeutique permettait d’éviter d’être contaminé par le coronavirus.

Ces municipales dans les 48 communes polynésiennes sont un test pour la majorité du président autonomiste Edouard Fritch, lui-même candidat archi-favori à sa propre succession à Pirae.

Saint-Pierre-et-Miquelon : Des élections a minima

A Saint-Pierre, comme en 2014, Karine Claireaux (DVG), la maire sortante qui brigue un quatrième mandat, affronte Yannick Cambray, leader de l’opposition municipale et proche de la ministre des Outre-mer Annick Girardin.

A Miquelon, la maire sortante Danièle Gaspard ne se représente pas, et aucune autre candidature n’a été déposée pour le premier tour.