L'essentiel
- Les travaux du futur CHU regroupé sur l'île de Nantes devraient débuter à l'automne.
- La majorité des candidats nantais souhaitent revoir le projet qui est porté par l'Etat.
- Les candidats sont également divisés sur l'avenir du site de l'Hôtel-Dieu.
EDIT >> A l'occasion du premier tour des élections municipales, nous vous proposons de redécouvrir cet article publié le 11 mars et consacré aux propositions des candidats concernant l'avenir du CHU
Le permis de construire a été signé l'an passé et les travaux devraient débuter à l’automne. Le projet, piloté et financé principalement par l’Etat, est donc bien avancé. Pour autant, les détracteurs du nouveau CHU sur l’île de Nantes, dont la livraison est programmée en 2026, continuent d’espérer qu’il n’aboutira pas. Le débat déteint inévitablement sur la campagne de l’élection municipale nantaise. Le point.
Ils sont pour le CHU de l’île de Nantes
Trois candidats soutiennent officiellement le projet de regroupement des hôpitaux Hôtel-Dieu et Laënnec sur un seul site hospitalier basé près du pont des Trois-Continents : Valérie Oppelt (LREM), Hugo Sonnier (UPR) et, bien sûr, de la maire sortante Johanna Rolland (PS). Tous trois défendent un « projet d’avenir indispensable au territoire » et « au service des patients ». Ils considèrent, comme une partie de la communauté médicale, qu’il améliorera les performances du CHU, de ses chercheurs et de ses enseignants. Ils estiment aussi que l’hôpital doit rester « au centre de la cité ».
Ils sont contre et n’entendent pas rester les bras croisés
Les autres candidats, en revanche, émettent de sérieuses réserves. Julie Laernoes (EELV), pourtant vice-présidente de Nantes métropole, promet de « tout faire pour revoir le projet ». L’emplacement du site (« en zone inondable et très difficilement accessible ») ainsi que la fermeture prévue d’au moins 220 lits sont une « catastrophe annoncée » du point de vue de l’écologiste qui souhaite que « les habitants puissent décider ». Avec les mêmes arguments, Laurence Garnier (LR) s’insurge depuis plusieurs années contre ce « projet insensé ». Elle milite pour un regroupement sur le site de l’hôpital nord, à Saint-Herblain, et pour la création d’une forêt urbaine sur l’île de Nantes. « On se donne trois mois pour étudier si le projet engagé est réversible », confie-t-elle, prudente.
Jugeant également le projet « pas pertinent ni par le projet de santé ni par sa localisation », Margot Medkour (Nantes en commun) s’engage à « porter une consultation citoyenne élargie à tous les acteurs » avant « qu’il ne soit trop tard ». Eléonore Revel (RN) et Riwan Chami (NPA) veulent, eux aussi, « remettre à plat » le projet.
Que faire du site de l’Hôtel-Dieu après 2026 ?
Si le projet de nouveau CHU devait aller à son terme, les locaux de l’Hôtel-Dieu, extrêmement bien placés à l’entrée de l’hypercentre, sont appelés à fermer. Que faire des lieux libérés ? Johanna Rolland a surpris les observateurs en proposant non pas des logements à la place mais un « grand parc nourricier » constitué d’espaces verts, de vergers ou de jardins familiaux. « Je ne souhaite pas que ce lieu soit offert à la spéculation immobilière », justifie-t-elle. « On ne peut pas se priver de faire des logements ici, en plein cœur de ville », rétorque Valérie Oppelt, laquelle envisage un « écoquartier » en conservant, si possible, la « croix Roux-Spitz », partie historique des bâtiments hospitaliers.
Laurence Garnier propose, elle, un « quartier fluvial », avec des logements, de l’activité, mais surtout des canaux pour faire « revenir la Loire ». Julie Laernoes et Margot Medkour s’engagent à « consulter les habitants » avant de trancher l’avenir du site Hôtel-Dieu. « C’est notre façon de faire », explique Margot Medkour.