ELECTIONSA Montpellier, tous les candidats sont en selle pour le vélo

Municipales 2020 à Montpellier : La star de la campagne, c’est le vélo

ELECTIONS« 20 Minutes » aborde chaque semaine un thème de la campagne des municipales à Montpellier. Aujourd’hui, la mobilité douce
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • Les municipales se tiennent les 15 et 22 mars 2020. Chaque semaine, 20 Minutes aborde un thème de la campagne. Aujourd’hui, la mobilité douce.
  • Montpellier est en queue de peloton du classement national réalisé par les cyclistes de la FUB.
  • Dans une belle unanimité, la majeure partie des candidats réclame davantage de place pour le vélo dans la ville et proposent des solutions pour faciliter son usage.
  • Depuis un an et demi, et une phrase maladroite du maire Philippe Saurel, les cyclistes se sont invités massivement dans la campagne.

«Faire une infrastructure pour qu’elle soit utilisée par deux personnes, ce n’est peut-être pas l’idéal. » La phrase prononcée le 20 octobre 2018 par Philippe Saurel, maire (DVG) de Montpellier, a déclenché un mouvement inédit autour du vélo. En réplique, naissait le mouvement #jesuisundesdeux sur Twitter. Une semaine plus tard, à l’appel de Vélocité, ils étaient entre 1 200 et 1 500 cyclistes à se réunir…

Depuis, le maire a pratiqué un spectaculaire rétropédalage, avec un budget annoncé de 80 millions d’euros sur dix ans, la multiplication d’arceaux de stationnement et l’installation du premier « tourne à droite ». Mais, globalement, Montpellier la joue petit braquet depuis des décennies, qu’importe l’étiquette politique des édiles au pouvoir. Les membres de la FUB (Fédération française des usagers de la bicyclette) classent la ville en queue de peloton (9e sur 11) des communes de plus de 200 000 habitants.

100 millions sur la table

Sans surprise, c’est à gauche que l’on trouve les plus fervents défenseurs des cyclistes. EELV et Coralie Mantion veulent faire de Montpellier « le paradis du vélo » en développant un « réseau express vélo avec 300 km de pistes cyclables ». Elle propose de consacrer au vélo un budget de 100 millions d‘euros sur la mandature. C’est la même somme que veut débloquer Clothilde Ollier (dissidente EELV). Outre « un réseau continu d’itinéraires cyclables », elle promet « la création de parkings sécurisés autour des grands équipements, ainsi qu’un programme de locations longue durée de tous types de vélo ».

Cent millions d’euros, aussi, pour Michaël Delafosse (PS), un converti de longue date au vélo. Il fait partie des 6,2 % de Montpelliérains qui l’utilisent comme moyen de transport quotidien (selon l’Insee). Il souhaite la création d’une piste cyclable centrale sur l’avenue de Toulouse. Un axe où la voiture est reine. « Je n’ai pas le courage de dire “on va mettre 100 millions d’euros pour les vélos”, alors qu’on ne sait pas où on en est », semble lui répondre Olaf Rokvam (RN), qui « effectuera un audit avant de prendre des mesures ». Mais il met en garde contre « la stigmatisation des automobilistes ».

Double sens, stationnement, pistes cyclables…

Alors que Jean-Louis Roumégas (autre dissident EELV) vise « 20 % de déplacements à vélo », Thierry Teulade (Montpellier écologie) évoque la sécurisation « de toutes les bandes cyclables en pistes cyclables » (avec murets de séparation à la place de la peinture au sol) et les « feux verts décalés pour les cyclistes » quelques secondes avant les automobilistes. Alenka Doulain (Nous Sommes) promeut « la mise en place du double sens vélo au sein de zones 30 et l’amélioration des stationnements ».

Patrick Vignal (LREM) propose une aide à l’achat au vélo électrique et Mohed Altrad souhaite « doter chaque enfant d’un vélo ». Mais c’est comme à son habitude l’humoriste Rémi Gaillard qui a les propositions les plus audacieuses. Il propose de « revêtir des portions de luminophores pour les éclairer la nuit grâce à l’énergie solaire », « d’aménager des étages de parkings dédiés aux vélos » et « sponsoriser 200 000 vélos par une grande marque ».