Municipales 2020 à Montpellier : Les propositions plus ou moins réalisables des candidats contre la pollution de l'air
POLITIQUE•« 20 Minutes » aborde chaque semaine un thème de la campagne des municipales à Montpellier. Aujourd'hui, l'environnementNicolas Bonzom
L'essentiel
- Les municipales se tiennent les 15 et 22 mars 2020. Chaque lundi, 20 Minutes abordera un thème de la campagne. Aujourd’hui, l’environnement.
- A Montpellier, plusieurs grands axes sont confrontés à une pollution importante, notamment aux abords des autoroutes, mais aussi en centre-ville.
En 2018, dans son dernier bilan de la qualité de l'air, l’observatoire Atmo Occitanie estimait à 5.950 le nombre d’habitants de la métropole de Montpellier potentiellement exposés à des émissions de dioxyde d’azote au-delà des seuils limites. Cette pollution, issue du trafic routier, est élevée le long des autoroutes, et sur les avenues Mendès-France et de la Liberté, où la valeur limite annuelle (40 µg/m3) n’est pas respectée. Les seuils sont aussi dépassés dans les secteurs Anatole-France et Saint-Denis, où la configuration étroite gène la dispersion de la pollution.
Comment freiner cette pollution urbaine ? Durant son mandat, le maire Philippe Saurel (divers gauche) s’est notamment lancé dans un plan de végétalisation de la ville, et a dessiné les contours d’une ZFE (zone à faible émission) dans l’Ecusson.
Transports en commun gratuits
Mais à moins de deux mois des municipales, rares sont les candidats qui n’ont pas fait de ce sujet un cheval de bataille. C’est même avec une proposition visant à améliorer la qualité de l’air, que Michaël Delafosse (PS) a lancé la campagne, en septembre. Il a promis d’instaurer la gratuité des transports publics, pour inciter les habitants à laisser leur voiture au garage. Il propose aussi que soit mis en place dans les écoles des indicateurs de la qualité de l’air, dont « tous les relevés seront transmis aux parents et aux enseignants », qui serviront à piloter une politique « de réduction de la pollution ».
Chez les Verts, Coralie Mantion (EELV) s’engage aussi à proposer les bus et le tramway gratuitement, mais seulement lors des pics de pollution. Elle promet d’organiser « la sortie progressive du diesel en huit ans ». D’abord, dès 2021, pour les poids lourds les plus polluants. Puis, avant 2028, pour tous les véhicules, en proposant des « mesures d’accompagnement sociales ». Son ancienne camarade Clothilde Ollier (dissidente EELV) propose, quant à elle, « une sortie progressive à l’horizon 2030 ». Elle promet aussi la gratuité des transports, en cas de pic de pollution à Montpellier.
« Un retour massif à la nature »
De son côté, Jean-Louis Roumégas (dissident EELV), souhaite notamment « protéger Montpellier en stoppant la circulation de transit, qui devra être déviée sur les rocades extérieures ». Il promeut aussi la multiplication des parkings d’échange. L’ancien député propose également de booster les transports en commun, en augmentant les fréquences et en créant des lignes « jusqu’au bout de la métropole ». « C’est la qualité de l’offre, qui va permettre de prendre le pas sur la voiture », confie Jean-Louis Roumégas.
Alenka Doulain (Nous sommes) promet elle aussi de faire « la part belle aux transports en commun, à la marche et au vélo », pour diminuer la présence automobile en ville. La candidate prône aussi « un retour massif de la nature ». Elle propose de « végétaliser massivement et intelligemment, […] en commençant par les espaces et bâtiments publics, notamment les écoles », « sanctuariser les abords du Lez et réaliser une trame verte continue, depuis le domaine de Méric jusqu’au marché du Lez » et de créer « un corridor vert qui reliera les principaux parcs et jardins de la métropole ».
Mohed Altrad (divers) veut que soient réalisés le contournement Ouest et la déviation Est de la ville, pour permettre la « réduction de la circulation de transit ». Le patron du MHR souhaite également booster le tramway et les bus, et promet de « diminuer le nombre de véhicules polluants en circulation dans la zone urbaine dense » durant son mandat.
Un tunnel de 7 km pour dévier la circulation de transit
De son côté, Patrick Vignal (LREM) souhaite lui aussi « encourager les alternatives à la voiture ». « Il s’agit de revenir progressivement sur les politiques publiques du tout-voiture, sur le gaspillage des énergies, plus encore sur celles polluantes », indique-t-il.
Kamy Nazarian (UPR) entend également « réduire les émissions de gaz à effet de serre dues aux transports ». Cela passe, indique le candidat, par le développement « d’un réseau de mobilités alternatif à la voiture », notamment un vaste plan vélo qui sera achevé à la fin du mandat, ou l’augmentation du nombre de voies propres pour les bus.
Pour Alex Larue (LR), le problème, ce sont les embouteillages, qui contribuent à la pollution de l’air. « Nous avons un projet de tunnel de 7 km, qui irait d’est en ouest de la ville, dans les deux sens, qui permettrait de faire passer sous terre le trafic de transit, indique-t-il. Nous souhaitons aussi mettre en place la livraison de marchandises en centre-ville en tramway, pour éviter la présence de tous ces camions polluants le matin. » Il souhaite lui aussi anticiper la sortie du diesel, en mettant le paquet sur l’électrique.
Interdire les véhicules dans le centre-ville un dimanche par mois
Olaf Rokvam (RN) souhaite conserver, dit-il, le « mariage entre l’automobile, le vélo et les transports en commun ». Mais le candidat ne veut « plus voir aucun véhicule dans le centre historique, hormis les véhicules de secours et de police. Les livraisons seront limitées jusqu’à 9h30 le matin. » Il souhaite expérimenter l’interdiction totale, un dimanche par mois, des véhicules dans le centre-ville, « sur un secteur à déterminer ».
Notre dossier sur les municipales 2020
Enfin, Rémi Gaillard (sans étiquette) promeut deux idées originales : sur le futur stade de football, le trublion de cette campagne promet l’implantation d’une membrane photocatalytique, capable de capter les particules polluantes de l’air, comme à Brasilia, au Brésil. Pour participer à l’amélioration de la qualité de l’air, il propose aussi d’obliger les promoteurs immobiliers à planter un arbre chaque 10 m2 de surface construite.