A Montpellier, la campagne des écolos aurait presque des airs de mauvais feuilleton. « Les droits sont déjà vendus », plaisante Manu Reynaud, porte-parole local d’EELV. Résumé des épisodes précédents : le 12 octobre, Clothilde Ollier (EELV), ex-maire de Murles, une commune du Grand pic Saint-Loup, gagnait la primaire des Verts, et devenait la cheffe de file du parti pour les municipales à Montpellier.

Pointant du doigt de présumées irrégularités, l’ancien député Jean-Louis Roumégas (ex-EELV), candidat malheureux de ce duel interne, annonçait un mois plus tard son intention de porter une liste dissidente. Coup de théâtre, le 18 janvier : EELV désavouait brutalement Clothilde Ollier, accusée d’avoir laissé trop de place à l’extrême gauche.

« Il y a tellement de rebondissements, qu’on ne va pas s’avancer »

Et maintenant ? Si Clothilde Ollier et Jean-Louis Roumégas poursuivent leurs campagnes, EELV n’a toujours pas désigné officiellement de candidat à Montpellier, à un mois de la fin du dépôt des listes en préfecture. C’est une (déjà culte) assemblée générale locale, prévue le 4 février prochain, qui devrait statuer sur la marche à suivre.

Coralie Mantion, porte-parole locale d’EELV, et militante de la première heure à Montpellier, qui sera candidate à l’investiture, a de grandes chances d’être choisie. La Montpelliéraine fut, avec Manu Reynaud, l’un des fervents soutiens de Clothilde Ollier, avant de quitter sa campagne avec fracas. Cette réunion des Verts ne serait-elle qu’une simple formalité pour elle ? « Il y a tellement de rebondissements dans cette campagne, qu’on ne va pas s’avancer, souligne-t-elle. Nous verrons le 4 février. »

« Regrouper la famille écologiste »

Pour cette militante montpelliéraine, le champ semble aujourd’hui libre. Clothilde Ollier, toujours adhérente EELV, avait la possibilité de postuler. L’ex-maire de Murles n’a pas répondu directement à nos sollicitations ce lundi, mais le politologue Jean-Yves Dormagen, son directeur de campagne, a assuré à 20 Minutes qu’elle n’irait pas. « Cela n’a aucun sens, confie-t-il. Comme vous le savez, les Verts se sont mis d’accord, dans une assemblée générale au mois de juillet dernier, pour que la tête de liste soit désignée par une primaire citoyenne ouverte (…) Clothilde Ollier a été désignée. Il n’a jamais été question, à aucun moment, qu’une assemblée générale d’un parti se prononce sur la tête de liste EELV. C’est un non-sens démocratique, politique et même juridique. »

Jean-Louis Roumégas, de son côté, qui a démissionné du parti, ne pourra pas proposer sa candidature à l’investiture EELV. « Le but, c’est vraiment de regrouper la famille écologiste, toutes les mouvances de l’écologie peuvent être regroupées au sein d’une même équipe », confie Coralie Mantion, qui précise qu’une « union avec l’Ecologie pour tous », la liste de l’ancien député, sera mise au vote le 4 février prochain.

« Ce sont les promoteurs de ce qui s’est passé »

Une union qui a (déjà) ses limites. Car si ce schéma était plébiscité par les adhérents d’EELV, la Montpelliéraine, répond-elle, n’est tout de même pas prête à céder sa place de tête de liste à l’ancien député. « Jean-Louis [Roumégas] a perdu la primaire, les gens veulent du renouveau, ils veulent de nouveaux visages », confie Coralie Mantion.

Joint ce lundi par 20 Minutes, Jean-Louis Roumégas ne semble pas de toute façon très enclin à prendre la main du duo Coralie Mantion-Manu Reynaud. « Coralie Mantion et Manu Reynaud, ce sont tout de même les promoteurs de ce qui s’est passé, avec l’explosion de la candidature de Clothilde Ollier, confie l’ancien député. Nous, nous avons annoncé que nous étions prêts à discuter pour se réunir, mais si c’est pour mettre ceux qui ont créé tout ce pataquès… Ils ont inventé [Clothilde] Ollier, ce sont eux qui lui ont demandé de venir. » La réunification des écolos s’annonce ardue. Voire impossible.