POLITIQUE 1/7Qu’en est-il des promesses de campagne 2014 de Nathalie Appéré ?

Municipales 2020 à Rennes : Nathalie Appéré a-t-elle tenu ses promesses de la campagne de 2014?

POLITIQUE 1/7A l’approche des municipales, « 20 Minutes »,  dresse le bilan des promesses de campagne les plus emblématiques de Nathalie Appéré, la maire sortante de Rennes
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Les municipales se tiennent les 15 et 22 mars 2020. Chaque lundi, 20 Minutes abordera un thème de la campagne.
  • Aujourd’hui, le bilan des promesses faites par Nathalie Appéré en 2014.​
  • Une très grande majorité des 411 propositions émises lors de la campagne en 2014 ont été mises en place
  • Sur le front de l’emploi, la maire socialiste a cependant profité d’une conjoncture nationale et locale très favorable

Alors à la tête de la liste Rennes créative et solidaire, la candidateNathalie Appéré avait émis 411 propositions en 2014. Mais combien de ces promesses la maire a-t-elle réalisé ? « Nous en avons compté 395 sur les 411 », promet la socialiste, candidate à sa réélection. Un chiffre difficile à vérifier mais qui traduit une réalité : la majorité sortante a majoritairement respecté les engagements pris devant les électeurs. Mais tout n’est pas parfait.

L’emploi, retour au beau fixe

C’était le premier pilier de tous les programmes. Dans un contexte morose, tous les candidats brandissaient leurs mesures en faveur de l’emploi. Conforter la filière numérique, favoriser l’agroalimentaire local ou doper l’activité du BTP faisaient partie des propositions de la socialiste.

Le bilan est reluisant. Rennes affiche un taux de chômage à 6,4 % et s’est positionnée comme l’une des villes qui compte dans le digital. Les nombreux chantiers de construction (couvent des Jacobins, ligne B du métro et logements) ont donné du travail à tout le secteur du bâtiment. Et le secteur agroalimentaire s’est refait une santé.

La Janais sauvée

« Soutenir la filière automobile », promettait Nathalie Appéré en 2014. Six ans plus tard, l’usine PSA a retrouvé sa compétitivité et a réussi à vendre ou louer une partie de ses terrains inoccupés, et l’emploi est reparti à la hausse. Difficile en revanche de savoir quelle est la part de la responsabilité de la ville ou de la métropole dans ce regain d’attrait. Mais la mobilisation politique et les subventions ont clairement convaincu le constructeur de rester à Rennes.

La mise en place d’une « plate-forme logistique multimodale » est en revanche exagérée. Si la SNCF s’y était installée pour rénover ses TGV, la grande usine semble encore en capacité d’accueillir des activités.

Des logements, partout

La promesse des 1.500 logements construits par an a été tenue par la maire. De nouveaux quartiers sont sortis de terre comme sur la plaine de Baud ou d’autres ont été entièrement liftés comme à la gare. Mais des voix s’élèvent contre l’urbanisation massive, notamment quand il s’agit de construire des tours de grande hauteur. La « simplification des règles d’urbanisme » dans le cadre du nouveau PLU est également discutable.

La vie en ville améliorée

C’est l’un des gros points forts de ce bilan. Tant sur le plan des loisirs (piscine extérieure à Bréquigny, rénovation de gymnases, parcs pour enfants…) que sur le plan de la nature en ville, Nathalie Appéré a honoré ses promesses d’améliorer la qualité de vie. Les dimanches sont désormais animés, les possibilités de balades dans la ville sont nombreuses, le réaménagement des prairies Saint-Martin est quasiment bouclé, le mail Mitterrand est devenu un espace pour flâner et les bords de Vilaine ont été clairement redorés. On citera le grand succès du budget participatif, lancé sur une idée des élus écologistes.

La sécurité, question pas tranchée.

Oui la police municipale a été renforcée. Oui la situation de la place de la République s’est améliorée. Mais de nombreuses critiques sur le bilan de la sécurité sont formulées, notamment en raison des incivilités qui minent les riverains et d’un sentiment d’insécurité naissant dans le centre-ville, notamment la nuit.

Et ce qui n’a pas fonctionné

Si le bilan est positif, certaines propositions ont eu du mal à aboutir. L’accompagnement à la fusion des deux universités n’aura pas suffi même si un rapprochement est en cours et devrait, un jour, déboucher sur une grande université de Rennes.

Le soutien aux commerces du centre-ville a été sérieusement mis à mal par les manifestations et l’implantation de nouveaux commerces dans les nouveaux quartiers ou en rénovation est très inégale.

L’autopartage visant à réduire la congestion de la rocade ne fonctionne pas et les aménagements dédiés notamment au vélo ont tardé à se mettre en place et demeurent insuffisants aux yeux des associations.