Municipales 2020 à Marseille : « C’est l’avenir de la France qui est en jeu ici », estime le candidat surprise Michel Pinard
MUNICIPALES 2020•Michel Pinard, diplomate à la retraite, vise la mairie de Marseille aux élections municipales de 2020 avec « Projet Marseille »Adrien Max
L'essentiel
- Michel Pinard est candidat aux élections municipales de 2020 à Marseille avec « Projet Marseille ».
- Cet ancien diplomate qui a fait le tour du monde est candidat sous aucune étiquette.
- Fort de son expérience dans la géopolitique il souhaite insuffler un profond changement à Marseille, dans la méthode comme dans les projets.
Il a fait le tour du monde, pour revenir chez lui, à Marseille. Michel Pinard, ancien diplomate à la retraite depuis septembre 2018, ne se contente pas de couler une paisible retraite dans la ville qui l’a vu grandir, il veut aussi la changer. En se présentant aux élections municipales de 2020 sous le nom « Projet Marseille », avec aucune étiquette, puisque Michel Pinard n’a « jamais milité, jamais été encarté, jamais été candidat, ni à droite, ni à gauche ».
Mais la géopolitique, il connaît. « Equateur, Algérie, Venezuela, chargé de la promotion de la langue française aux Jeux olympiques d’Atlanta, numéro deux en Colombie, consul général de l’ambassade de France en Tunisie au moment du printemps arabe, Maroc, égrène-t-il avant de prévenir : je ne cherche pas à assouvir mes ambitions personnelles, je suis déjà décoré comme un sapin. »
Jeux olympiques à Atlanta, problématique de la drogue en Colombie, Maghreb, sont autant d’atouts pour diriger Marseille, selon lui. « Je sais ce que sont les JO de l’intérieur, je m’y connais un peu en trafic de drogue et la géopolitique du Maghreb n’a pas de secrets pour moi », détaille Michel Pinard loin d’être prétentieux puisqu’il préfère évoquer la chance plutôt que ses qualités personnelles pour expliquer sa carrière.
« On ne m’impose rien, ou avec deux balles dans la tête »
S’il n’a jamais fait de politique, il a fréquenté des hommes et des femmes politiques pendant près de 40 ans. « Je sais à qui j’ai à faire, des gens peut-être de qualité, mais qui sont gâtés par le système local. Un système de la IIIe République qui ne permet pas de hisser Marseille au rang de grande ville européenne », dénonce-t-il. Mais pourra-t-il s’en défaire une fois élu ? « Moi on ne m’impose rien, ou alors avec deux balles dans la tête », rétorque-t-il. « C’est quelqu’un de foncièrement honnête, je vous mets au défi de trouver quelque chose au cours de sa carrière », avance son ami Philippe Abdi, qui l’accompagne dans sa campagne.
Vassal ? « Elle fait des travaux pour être élue maire huit mois avant les élections, on la connaît la vieille combine ». Gilles ? « Un apparatchik qui a servi le parti et Gaudin depuis qu’il a 19 ans, et c’est humain de vouloir être récompensé ». Ahamada ? « Un contorsionniste qui a changé quatre fois de parti ». Ravier ? « Peu importe de quoi il parle, il n’a que le grand remplacement à la bouche ».
Transport, sécurité, relance et culture
Son premier chantier sera le logement insalubre. « La priorité numéro un puisqu’il s’agit de vie ou de mort. Sans parler des problèmes de trafics, qui, eux, relèvent de l’Etat. Il n’y a pas de méthode, et pas de vision à long terme », constate-t-il. Viendra ensuite l’amélioration de la vie quotidienne. « Développer les transports en commun, bien sûr, et tester la gratuité des transports [compétence de la métropole]. Il ne s’agit que d’une volonté politique, ou non. Qu’est ce qu’on fera de ces comptes équilibrés si tous les Marseillais meurent asphyxiés ? » Sans oublier la salubrité de la ville, ni la sécurité. « Avec un détachement de la police municipale dans chaque arrondissement, ouvert 24h/24 7j/7 pour plus de proximité. Mais la sécurité passe aussi par la relance économique et la résorption du chômage », détaille le candidat. Ni la culture, qui pourrait servir de vecteur de rencontre entre les Marseillais du Sud et du Nord. « Une ville plus conviviale, avec plus de bancs publics, mais aussi moins cloisonnée avec de la musique classique dans les quartiers Nord et du raï à Borély », souhaite-t-il.
Pour mener à bien ce projet, il compte associer les citoyens. « A la fois dans l’identification des problèmes et dans la formulation et l’élaboration des solutions, avec une réorganisation autour du maire comme chef d’équipe des mairies de secteur qui seront ses premières collaboratrices », espère-t-il. Philippe Abdi connaît son atout. « C’est quelqu’un qui va facilement vers les autres. J’ai connu des ambassadeurs hautains, qui lèvent le menton quand ils parlent, ou regardent ailleurs, Michel n’est pas du tout comme ça. Son accessibilité est l’une de ses premières qualités » estime-t-il.
La simplicité
Michel Pinard imagine une série de mesures immédiates. « Comme éteindre l’éclairage des monuments la nuit, que la ville se porte partie civile dans les affaires de violence envers les femmes et les mineurs, ou lors de dégradations, faire un audit sur le budget de fonctionnement », énumère-t-il.
Sa campagne est d’ailleurs à son image, sobre mais efficace. Avec une méthode réglée sur du papier millimétré. « On a commencé par les réseaux sociaux parce qu’il y a une demande, et nous commençons à avoir une certaine visibilité dans les médias. J’espère faire trois radios d’ici à la fin du mois, en espérant une télé en décembre », relate-t-il. Et il compte bien sur les médias pour faire parler de lui, et faire venir des candidats potentiels pour chaque secteur, qui lui reste encore à trouver.
Car le temps presse et l’enjeu est de taille : « C’est l’avenir de la France qui est en jeu ici, il y a les mêmes enjeux ici à Marseille que pour le destin de la France », prévient Michel Pinard.