Municipales 2020 à Lille : La candidate LREM congédie son directeur de campagne
POLITIQUE•Dominique Bailly est accusé d’avoir torpillé une mesure du projet de loi économie circulaire du gouvernement en faisant du lobbying via son cabinet de conseil20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Violette Spillebout a limogé son directeur de campagne, Dominique Bailly.
- Il est accusé d’avoir fait du lobbying pour torpiller une mesure du gouvernement.
- Cette mesure sur la consignation des bouteilles plastique a été rejetée.
Un petit tour et puis s’en va. Jeudi, Violette Spillebout, la candidate LREM aux élections municipales à Lille, a congédié son directeur de campagne, l’ancien sénateur socialiste Dominique Bailly. Il est accusé d’avoir torpillé au Sénat une mesure emblématique voulue par le gouvernement en faisant du lobbying via son cabinet de conseil.
Lundi, La Lettre A avait révélé que Dominique Bailly était intervenu en amont du débat parlementaire au Sénat, en septembre, sur le projet de loi économie circulaire pour faire voter contre la consignation des bouteilles en plastique. Une mesure qui était pourtant défendue dans l’hémicycle par Brune Poirson, secrétaire d’Etat à la Transition écologique. La mesure avait finalement été rejetée à l’unanimité, les sénateurs LREM ayant donc eux aussi tous voté contre.
« Tout le monde a pu voir Bailly et Pargneaux s’activer […] avant le débat »
Dominique Bailly a récemment créé un cabinet de conseil en affaires publiques, P&B Partners Conseil, avec Gilles Pargneaux, ex-eurodéputé et ancien patron de la fédération PS du Nord, passé lui aussi à La République en marche.
Gilles Pargneaux est également un proche de Violette Spillebout, tout comme le sénateur LREM Frédéric Marchand (ex-PS lui aussi), vice-président de la commission de l’Aménagement du territoire et du Développement durable au Sénat et chef de file LREM pendant le débat parlementaire sur le texte de Brune Poirson.
Le cabinet P&B Partners Conseil a travaillé cet été pour le compte de la Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (Federec), vent debout contre ce dispositif de consignation des bouteilles en plastique. « Tout le monde a pu voir Bailly et Pargneaux s’activer dans les couloirs du Sénat juste avant le débat sur le projet de loi », a confié une source parlementaire.
Violette Spillebout assure dans son communiqué que le départ de son directeur de campagne tient au fait qu’il « a souhaité à la fois pouvoir prendre du recul pour se concentrer sur ses activités professionnelles » et « protéger [sa] campagne pour les élections municipales ».
« Rien de contestable ni d’exceptionnel »
Mardi, la candidate macroniste avait pourtant réaffirmé sa confiance en Dominique Bailly, jugeant que ses activités à la tête de son cabinet de conseil n’avaient « rien de contestable ni d’exceptionnel », et que sa « position » dans sa campagne n’était « pas à mettre en cause ».
Elle avait aussi dénoncé les « manœuvres engagées pour affaiblir [son] action et [son] équipe à Lille et fragiliser en particulier les personnalités issues du Parti socialiste qui ont décidé de [la] rejoindre ».
Une source LREM lilloise a toutefois assuré jeudi que les fuites à la presse sur le duo Bailly-Pargneaux provenaient « à coup sûr de marcheurs eux-mêmes ». « Il y a vraiment une ambiance terrible au sein de LREM dans le Nord et, depuis son investiture pour les municipales [en juillet], Violette Spillebout n’a pas réussi à fédérer les marcheurs », affirme cette source.