Municipales 2020 à Strasbourg : Jean-Philippe Vetter peut-il faire revenir la droite au pouvoir ?
POLITIQUE•Le candidat Les Républicains aux élections municipales, Jean-Philippe Vetter, veut incarner le « changement » à StrasbourgNils Wilcke
L'essentiel
- Jean-Philippe Vetter a été choisi ce 8 octobre pour représenter la droite à Strasbourg lors des prochaines élections municipales.
- Malgré son faible score aux élections européennes, le candidat veut croire que la droite peut reconquérir la ville qu'elle a dirigé en entre 2001 et 2008.
- Dans son programme, le candidat propose notamment un « nouveau contrat de gouvernance » aux habitants.
Maintenant, c’est officiel. Jean-Philippe Vetter a été choisi ce 8 octobre pour représenter la droite à Strasbourg lors des prochaines élections municipales. Fait peu banal, le candidat Les Républicains est passé devant une commission d’investiture à Paris.
Une situation que n’a pas manqué d’exploiter l’un des proches de son malheureux adversaire à l’investiture, Jean-Philippe Maurer, dans les Dernières Nouvelles d'Alsace qui regrette « une vue très parisienne de la politique ». Un reproche balayé par le candidat, par ailleurs attaché parlementaire de l’eurodéputé Geoffroy Didier : « Il y a des élus locaux et régionaux dans la commission et ce type de désignation se produit dans tous les partis pour les grandes villes », affirme-t-il à 20 Minutes.
« Les Strasbourgeois veulent du changement »
Malgré son faible score aux élections européennes, la droite peut-elle reprendre les rênes de la ville qu’elle a dirigée entre 2001 et 2008 ? Jean-Philippe Vetter le croit, faisant observer qu’il se retrouve dans une configuration politique inédite. A savoir une majorité municipale « fracturée » entre les Verts, le PS et LREM. « Trois mouvements qui ont eu tous les leviers du pouvoir les douze dernières années », fait-il observer, en bon connaisseur de la vie politique locale. « Les Strasbourgeois veulent du changement », répète-t-il à l’envi.
Dans son programme, le candidat propose notamment un « nouveau contrat de gouvernance » aux habitants. « Roland Ries a gagné les dernières élections avec 700 voix de différence et ensuite, il n’a pas du tout tenu compte des propositions de l’opposition », fait-il valoir. Pour autant, le candidat ne compte pas poursuivre les pétitions citoyennes, lancées par la majorité actuelle, qui n'ont pas décollé. « Il faut oser faire confiance aux gens », lance-t-il quand on lui demande de détailler sa mesure. Sur la sécurité, Jean-Philippe Vetter défend l’arrêté anti-mendicité controversé pris par le maire de Strasbourg en avril dernier. Tout en regrettant qu’il ne soit pas assez appliqué, il veut surtout lutter davantage contre la « mendicité organisée », qui entraîne selon lui de « nombreuses nuisances » pour les commerçants de la ville.
« Il veut incarner une forme de fraîcheur »
Son grand point fort ? Sa jeunesse, il n’a que 39 ans. « Les Strasbourgeois n’ont pas peur du renouvellement », indique-t-il, en faisant référence à l’âge d’élection de Catherine Trautman (39 ans) et de Fabienne Keller (41 ans) à la mairie de Strasbourg. Né d’un père boulanger et d’une mère infirmière, il assure avoir gardé de ses parents, adhérents au RPR, des valeurs. Il les réunit dans ce qu’il appelle le « gaullisme alsacien ». Soit un attachement au travail et à la sécurité, mâtinée de justice sociale.
En dépit d'un début de campagne original avec un marathon de 24 heures pour « mettre en lumière les Strasbourgeois qui œuvrent dans l’ombre pour la ville », il lui reste à se faire connaître de tous les habitants. Avec ses yeux bleus et son air de jeune premier, le candidat ne passe pas inaperçu dans le paysage politique de la capitale européenne. Un aspect de sa personne qu’il feint de ne pas prendre en compte. « Je ne suis pas le meilleur placé pour répondre sur ce sujet », avance-t-il, quand on lui pose la question des bénéfices d’un physique avantageux en politique.
« Sympa », « agréable », « humain » sont les termes qui reviennent le plus souvent quand les élus de tous bords le décrivent. Ses adversaires sont bien en peine de lui trouver un défaut. Cette absence de critiques ne signale-t-elle pas un manque de densité ? « Il n’a jamais réellement dirigé de courant ou de think tank », observe l’un de ses opposants. Il veut incarner une sorte de fraîcheur, c’est sa force mais peut-être aussi sa faiblesse. » Rendez-vous dans six mois pour le savoir.