Municipales 2020 à Bordeaux : Pierre Hurmic sera candidat et espère « faire le rassemblement des mouvements écologistes »
INFO «20 MINUTES»•Le conseiller municipal et métropolitain EELV Pierre Hurmic, 64 ans, annonce qu’il prendra bien la tête d’un mouvement écologiste pour les prochaines élections municipales à BordeauxPropos recueillis par Mickaël Bosredon
L'essentiel
- Pierre Hurmic annoncera officiellement sa candidature le 26 septembre.
- Il entend bien surfer sur le bon résultat d’EELV aux dernières Européennes à Bordeaux.
- Il souhaite fédérer plusieurs personnalités locales autour de l’Appel de Bordeaux lancé en juin dernier.
Lui aussi, il y va. Dans un entretien à 20 Minutes, le conseiller municipal et métropolitain EELV Pierre Hurmic annonce qu’il officialisera sa candidature aux municipales de 2020 le jeudi 26 septembre prochain. « Et j’espère d’ici là être en mesure d’annoncer le rassemblement de l’ensemble des mouvements écologistes, qui devraient donc se réunifier à Bordeaux après être partis divisés aux Européennes. »
Serez-vous candidat aux prochaines municipales à Bordeaux ?
Je l’annoncerai officiellement à la fin du mois, le 26. C’est dans la continuité de l'appel de Bordeaux que nous avions lancé fin juin, où nous avions dit que le courant écologiste serait représenté aux municipales. Ce que je souhaite, c’est une coalition autour de valeurs, et j’invite tous ceux qui s’y retrouvent à nous rejoindre. L’appel de Bordeaux a réuni quelque 500 signatures, dont celles de Matthieu Rouveyre ou d’Emmanuelle Ajon (conseillers municipaux PS). Personnellement, je serais content de partir avec de telles personnalités, tout comme d’autres, mais je précise qu’il n’y a aucune discussion avec le Parti socialiste. Ce qui m’importe, c’est le rassemblement de la famille écologiste. J’espère pouvoir annoncer le 26 le rassemblement de l’ensemble des mouvements écologistes, qui devraient donc se réunifier à Bordeaux après être partis divisés aux Européennes.
Vous avez discuté avec Vincent Feltesse ? Auriez-vous aimé partir avec lui aussi ?
Vincent Feltesse répète qu’il est dans son couloir, on le laisse donc dans son couloir. C’est une aventure personnelle qu’il veut mener jusqu’au bout. Je trouve cela dommage, mais la porte n’est pas fermée.
On n’a jamais autant parlé d’écologie qu’en ce début de campagne de municipales à Bordeaux. Ça y est, votre heure est venue ?
C’est l’heure de l’écologie qui est venue. Cela fait des années que l’on crie dans le désert, et comme il continue d’avancer, on a fini par être entendu. Et nous avons en face de nous des adversaires qui savent lire les résultats des élections, puisque EELV avait recueilli 21,54 % des voix à Bordeaux aux Européennes. Mais ce qui compte, c’est la sincérité des convictions, et la cohérence, or j’ai l’impression qu’une course à l’échalote a été lancée autour du nombre d’arbres que l’on va planter. Nicolas Florian (LR) annonce 3.000, Thomas Cazenave (LREM) lui répond 5.000, qu’est-ce que c’est que ça ? J’ai envie de leur dire : « Calmez-vous ! » « Sortez de cette vision mathématique ». L’écologie ce n’est pas cela, c’est une vision globale et cohérente de l’aménagement de la ville, pas cette politique des petits pas et des petits pots.
Le maire Nicolas Florian a annoncé qu’il reculait sur le projet urbain de la Jallère. Cela doit vous satisfaire ?
Non, car après avoir dit qu’il renonçait au projet, il a précisé qu’il n’abandonnait finalement que les 2.000 logements qui étaient prévus à cet endroit, mais qu’il maintenait toutes les activités économiques envisagées, soit 50 % du programme. Pour moi, il faut abandonner tout projet de construction sur les 40 ha qui appartiennent à la métropole, et laisser cette friche naturelle en l’état, quitte à y planter une forêt urbaine.
Le président de la métropole Patrick Bobet a révélé lundi les premières conclusions de l’étude qu’il avait commandée sur un éventuel métro à Bordeaux. Vous y êtes farouchement opposé, pourquoi ?
Parce que c’est vraiment un gadget. C’est certain que c’est une solution qui est plus performante que le tramway, ce n’est pas comparable. Mais ce n’est pas une réponse adaptée, et surtout ce serait pour dans 15 ans, or nous ne savons pas si le métro sera encore ce qu’il y a de plus performant dans 15 ans, et surtout il faut proposer des réponses rapides. Aux gens qui sont bloqués tous les jours sur la rocade, on va leur dire d’attendre 15 ans, pour qu’ils aient un métro qui aille de l’Aréna au stade Matmut ? Non, il faut des réponses à court terme.
Vous allez même jusqu’à dire que c’est un effet d’annonce de la part de Patrick Bobet ?
Oui, qui est destiné à camoufler une politique des déplacements qui n’est pas pertinente. On n’apporte pas de réponse à l’engorgement de la rocade, et on a dépensé un milliard d’euros sous la précédente mandature pour un tramway qui est complètement engorgé.
Les défenseurs du métro soulignent précisément qu’il permettrait de décongestionner le tramway…
On ne fait que privilégier les déplacements intraboulevards, quand il faudrait réfléchir de façon extra-métropolitaine. La congestion, elle vient des gens qui habitent au-delà de la métropole, et qui s’y rendent tous les jours. Et il faudrait encore dépenser 1,4 milliard d’euros pour une ligne, une seule ligne, qui traverserait essentiellement la rive gauche ? Le chercheur Mickaël Baubonne l’a d’ailleurs souligné dans 20 Minutes, il faudrait au moins une deuxième ligne qui traverse la Garonne dans la partie centrale. Donc cela nous amènerait à quoi ? Trois milliards d’euros ? On est tombé sur la tête.
Pour vous, quelle est la priorité alors ?
C’est tout d’abord le logement. Pourquoi a-t-on tous ces déplacements ? Parce que les gens habitent de plus en plus loin. En parallèle, il faut réaliser le RER métropolitain : il permettra d’améliorer ces déplacements en évitant d’emprunter la voiture, il coûte beaucoup moins cher – de l’ordre de 300 millions d’euros – et il est réalisable assez rapidement.