Municipales 2020 à Angers: Mobilité, arbres, attractivité… Les sujets qui vont agiter la campagne
POLITIQUE•A un an des municipales, «20 Minutes» liste les enjeux de l'élection. A Angers, on va parler transports, environnement et attractivitéJulie Urbach
L'essentiel
- Plusieurs enjeux se dessinent à un an des élections municipales à Angers, réputée pour sa qualité de vie.
- Retard du tram, nature en ville et attractivité seront à coup sûr dans les discussions et les programmes.
A un an des élections municipales, c’est encore le grand flou à Angers sur le plan politique. Alors que Christophe Béchu, le maire sortant (ex LR), devrait officialiser sa candidature dans les prochains mois, les forces de gauche cherchent à se rassembler pour regagner la ville. Le député Matthieu Orphelin, qui vient de claquer la porte d'En Marche, compte jouer sa carte et porter « un grand débat d’idées ».
Mais déjà, plusieurs thématiques se dessinent dans la cité du roi René. 20 Minutes fait le point sur les problématiques qui devraient agiter la campagne.
Tram retardé, de fortes attentes en matière de mobilité
Un extension du réseau tramway avant la fin du mandat : telle était l’une des promesses de Christophe Béchu. Mais en 2016, plutôt que d’augmenter les impôts, la majorité décide de repousser à 2022 l’ouverture des lignes B et C, qui doivent relier la ville d’ouest en est, via un nouveau pont sur la Maine. Un report qui rallonge d’autant la période de nuisances pour les riverains, alors que les attentes sont fortes en matière de transports en commun.
La question de leur gratuité, serpent de mer à Angers, devrait d’ailleurs revenir à coup sûr parmi les propositions de l’opposition « Ce serait une façon de réduire les problèmes d’embouteillages, qui ne cessent de s’aggraver », constate Alain Pagano, conseiller municipal PCF. Sur la place de la voiture, après avoir voté dès 2014 la gratuité de la première heure dans les parkings, Angers a organisé ses assises du stationnement, enjeu important pour l’attractivité du centre-ville et ses commerces. « Plus largement, il y a beaucoup de choses à réinventer en matière de mobilité, sur les alternatives à la voiture ou les entrées de ville par exemple... », juge Matthieu Orphelin.
La ville la plus verte de France va-t-elle le rester?
Avec 100m2 d’espaces verts par habitant, Angers figure en tête du classement villes les plus vertes de France. Pour autant, plusieurs polémiques ont surgi ces dernières années quant à la place du végétal en ville : pas moins de 1.300 arbres ont été abattus pour la fameuse nouvelle ligne de tram, une mobilisation populaire est née pour défendre un séquoia et un cèdre nain, menacés par un projet immobilier...
Assez pour que Christophe Béchu annonce, lors de ses vœux 2019, la plantation de 100.000 arbres d’ici à 5 ans. « C’est de la communication pour palier une grosse faiblesse sur le sujet, juge Frédéric Béatse, chef de file de l’opposition. Nous avions une tradition à Angers, qui est en train de se perdre. Prenez par exemple le futur parc du projet Coeur de Maine… il va border la 2x2 voies ! » « Il faut faire de la transition énergétique un réel axe de développement », pense de son côté Matthieu Orphelin.
Une attractivité à accompagner
Il n’empêche que ces dernières années, « la belle endormie » se réveille. Annonce de l’implantation de plusieurs grosses entreprises, accueil du forum mondial de l’électronique en 2017, lancement de nombreux chantiers (patinoire, cité des congrès, quartier d’affaires…), sans compter sa première place remarquée au classement des villes les plus attractives pour sa qualité de vie. Une notoriété naissante que se disputeront probablement majorité et opposition, cette dernière arguant déjà qu’il est le fruit d’un travail bien plus ancien…
Quoi qu’il en soit, le nouveau maire aura comme principal défi d’accompagner ce développement. « Le risque serait qu’Angers, qui est une ville où ça va bien mais où il reste beaucoup de choses à changer, se repose sur ses lauriers et sa bonne réputation », alerte Matthieu Orphelin. Le thème du logement, semble par exemple urgent (les prix ont flambé de +7,7 % en 2018, selon le baromètre Se Loger). « Il faut y augmenter le nombre d’offres, mais pas qu’en centre-ville, avance Alain Pagano. Dans les quartiers, la qualité de vie régresse. La part de logement social est à la baisse, tout comme les subventions aux associations. »