« Un incident et nous revoilà stigmatisés ! »

« Un incident et nous revoilà stigmatisés ! »

société Le quartier du Petit-Bard fait parler de lui après la bagarre lors de la coupe de l'Hérault
Navina Kaden

Navina Kaden

Dans le quartier du Petit-Bard, à Montpellier, plusieurs associations œuvrent toute l'année pour animer la vie de quartier et changer son image, un travail difficile. Régulièrement, le quartier fait la une des journaux, comme cette semaine. Samedi dernier, les supporters du FC Petit-Bard ont déclenché une bagarre lors de la finale de la coupe de l'Hérault que l'équipe jouait face à celle de Béziers 3. Un incident qui énerve le président du club montpelliérain, Jean-Damien Castanier. « A l'année, on réalise un bon travail et, en quelques instants, une minorité de supporters, qu'on ne voit pas de l'année, vous casse tout cet investissement », s'agace-t-il. Il n'est pas le seul à regretter la bagarre. « Le Petit-Bard n'est que connu pour les violences, la drogue et ainsi de suite, mais au quotidien, notre quartier n'est pas comme ça », explique Nadia, qui y vit.
Le Petit-Bard est pourtant un lieu convivial et paisible. Sur sa place centrale, le maraîcher range ses derniers fruits et, un peu plus loin à l'ombre, les habitants prennent le café. Au loin, on entend les enfants jouer dans la cour du groupe scolaire. « Un quartier normal, à Montpellier, rien de plus ! » estime Nadia.
Cette mauvaise image qui colle à la peau du quartier irrite également Hamza Aarab, membre de l'association Justice pour Petit-Bard. « Les dernières années, le club du Petit-Bard a été reconnu pour son fair-play. Un petit incident et nous revoilà stigmatisés », raconte le jeune homme, originaire du quartier. « On fait pas mal de choses sur le quartier, mais ça on n'en parle pas, s'énerve Hamza. Saviez-vous par exemple que l'équipe de futsal de Petit-Bard vient de monter en ligue 1 ? questionne le jeune homme. Personne n'a évoqué cela, c'est sans doute pas assez croustillant ! »
Dans le square, la vie grouille encore en fin d'après-midi. « Ce n'est pas le paradis, lance Faouzi, mais ce n'est pas l'enfer. Nous ne sommes pas des sauvages, il faut arrêter de généraliser », conclut le trentenaire.