Culture partoutC’est voté chaque programme immobilier aura obligatoirement son œuvre d’art

Montpellier : Désormais, tous les programmes immobiliers auront obligatoirement leur œuvre d’art

Culture partoutSculptures, street art, fresques, installations… Le budget alloué à chacune de ces œuvres doit être d’au minimum 1 % de la valeur de la charge foncière du lot
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • Montpellier est l’une des villes françaises finalistes afin de devenir capitale européenne de la culture en 2028.
  • Dans ce cadre, les nouveaux ensembles de logements doivent obligatoirement intégrer une œuvre d’art originale. Elle sera financée par les promoteurs.
  • Le budget alloué est d’au moins 1 % de la valeur de la charge foncière du lot. Un comité de dix-huit personnes a la charge de valider les œuvres proposées.

Les nouveaux ensembles de logements bâtis à Montpellier doivent dorénavant obligatoirement intégrer une œuvre d’art originale. Les élus de la septième ville de France ont la volonté d’en faire « un musée à ciel ouvert ». Le projet s’inscrit dans sa candidature pour devenir capitale européenne de la culture en 2028. La préfecture de l’Hérault (associé à Sète) est l’une des quatre villes françaises (avec Bourges, Clermont-Ferrand et Rouen) finalistes.

Cette démarche culturelle est plus ancrée dans la politique de la ville. Montpellier possède ainsi un tramway unique – qu’un vote avait considéré comme le plus beau de France – où le design de chaque ligne a été confié à des artistes majeurs. Afin d’accompagner la première ligne, en 2000, Georges Frêche, ex-maire (alors PS) de la ville, avait souhaité disposer des œuvres d’art à proximité de plusieurs stations.

Au minimum 1 % de la valeur de la charge foncière du lot

« Toutes les grandes villes d’art ont connu un âge d’or quand se conjuguent la détermination de la puissance publique et les initiatives privées », se réjouit Numa Hambursin. Il dirige le comité chargé du « pilotage artistique » de l’initiative, composé de dix-huit personnes. Il s’agit d’experts en art contemporain, d’architectes, d’artistes, d’urbanistes ou de représentants du secteur immobilier.

Ces œuvres peuvent être des sculptures, du street art, des fresques ou des installations. Le budget alloué à chacune d’entre elles doit être d’au minimum 1 % de la valeur de la charge foncière du lot (coût du terrain, viabilisation, etc.), avec un plancher minimum de 10.000 euros. Elles resteront dans les collections publiques de la métropole.

Déjà une vingtaine de projets validés

D’ici à 2026, une centaine d’œuvres, dont certaines visibles depuis l’espace public, d’autres installées dans les espaces communs des immeubles, devraient être validées et lancées. « Actuellement, la vingtaine de projets validés s’échelonne de 15.000 à plus de 100.000 euros, reprend Numa Hambursin. La répartition est équitable entre artistes jeunes et talents confirmés, entre ceux présents localement et ceux actifs aux niveaux national et international ».