LES ANNEES FIOLESLa folle histoire de la jeune sorcière de 17 ans qui avait le don de guérir

Occitanie : La folle histoire de Marie Dessens, la jeune sorcière de 17 ans qui avait le don de guérir

LES ANNEES FIOLESEn 1867, elle avait un immense succès dans les montagnes. « 20 Minutes » et le site RetroNews vous dévoilent, à l’occasion d’Halloween, les vies des sorcières et sorciers de chez nous
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • A « 20 Minutes », on aime les histoires où se mêlent poudre de perlimpinpin et bave de crapaud. Pour Halloween, on vous propose une série sur les sorciers et les sorcières de chez nous, avec RetroNews, le site de presse de la BnF.
  • En 1867, Marie Dessens, une jeune femme de 17 ans fut jugée par la cour de Montpellier, et condamnée, avec sa mère, pour escroquerie.
  • Cette « jeune sorcière » avait un don surnaturel, celui de guérir, qui connaissait un immense succès dans les montagnes catalanes, à la frontière espagnole.

Marie Dessens a tout juste 17 ans, lorsqu’elle comparaît, en ce début d’année 1867, devant le banc correctionnel de la cour de Montpellier. La justice reproche à cette jeune femme, qui vit dans les montagnes catalanes, à la frontière de l’Espagne, d’avoir escroqué bon nombre de gens du coin, persuadés qu’elle avait un pouvoir surnaturel.

La presse quotidienne d’alors détaille les miracles que cette « jeune sorcière », comme la qualifie Le Figaro, a accomplis. Marie Dessens a le don de guérir. Du moins, c’est ce qu’elle dit. « On venait de fort loin la consulter, la maison ne désemplissait pas de pèlerins qui s’en allaient [de chez elle] en jetant leurs béquilles en l’air », relate le quotidien, dans son édition du 21 janvier 1867. Une femme dont l’enfant était mourant, un marin, un officier d’artillerie, et même un homme de justice avait fait appel, dit-on, à ses services. Le journal Le Soleil, le même jour, dit même que « les malades arrivaient chaque jour chez elle en si grande affluence que sa maison ne pouvait souvent pas les contenir ».



Un don reçu « à la suite d’une apparition mystérieuse »

Ce succès, qui résonnait au-delà du département, avait éveillé les soupçons de la justice. Marie Dessens a-t-elle un don surnaturel ? Le magistrat qui officie à son procès, en ce début d’année 1867, lui, n’y croit pas une seconde. Il met la popularité de l’adolescente sur le dos de « l’ignorance et de l’aveugle sottise des habitants des campagnes », lit-on, dans les colonnes du Figaro. Mais Marie Dessens, elle, soutient dur comme fer, devant la cour de Montpellier, qu’elle détient bien un pouvoir. Elle explique même qu’il lui a été donné « à la suite d’une apparition mystérieuse », dans sa campagne reculée.


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Ce jour-là, elle venait de vendre l’huile qu’elle fabriquait. Un homme barbu, qui lui est soudainement apparu, lui aurait assuré que si elle abandonnait une « faible partie du produit » de son huile, elle recevrait aussitôt le don de guérir les malades. C’est ce qu’elle fit. Lorsqu’on lui demandait de l’aide, Le Soleil relate que la jeune femme filait au grenier, pour demander des conseils à ce barbu qu’elle avait rencontré, un jour, sur le chemin de sa maison. Était-ce Dieu, ou bien le diable, s’interroge le quotidien ? « Après quoi elle se bornait, tantôt à regarder fixement le malade, tantôt à passer simplement sa main sur les parties du corps de cette personne où se trouvait le mal », lit-on, dans le journal.



Elle ne recevait pas d’argent, mais sa mère oui

Pour ne rien arranger à son cas, devant une justice ultra-sceptique, la jeune femme avait aussi expliqué qu’elle avait vu la Vierge lui apparaître, et qu’elle lui avait même parlé en Catalan, la langue de son pays. Mais Marie Dessens a eu beau tenter de convaincre la cour de sa bonne foi, ça n’a pas suffi. La « jeune sorcière » est tombée pour escroquerie.


NOTRE DOSSIER SUR HALLOWEEN

En première instance, elle avait pourtant été acquittée. Car la justice a remarqué que si la demoiselle ne recevait pas d’argent des malades qui faisaient appel à ses dons de guérisseuse, sa mère, oui. Marie Dessens a ainsi écopé de quinze jours de prison, et sa mère, deux mois. On ne sait pas si cette condamnation a éloigné les malades de sa maison, ni même ce qu’est devenue cette adolescente, qui avait osé défier la justice.