Montpellier : Une véritable forêt verticale va pousser en 2025 dans le quartier Port-Marianne
ARCHITECTURE•Ces deux tours, imaginées par l’architecte François Fontès, abriteront 74 appartementsNicolas Bonzom
L'essentiel
- L’architecte François Fontès a dessiné pour le quartier Port-Marianne, à Montpellier, une véritable forêt verticale, composée de deux tours reliées entre elles.
- Le bâtiment disposera de 1,73 km de jardinières et de serres privées et communes, et la toiture d’un jardin méditerranéen, orné d’une canopée de pins.
- La végétation représente des avantages pour les habitants en termes de température et d’ombre sur les terrasses.
Evanesens, la nouvelle folie de l'architecte François Fontès, semble tout droit sortie d’une œuvre de science-fiction, dans laquelle la végétation aurait repris ses droits. Cette véritable forêt verticale, composée de deux tours de 10 et 17 étages reliées entre elles, sortira de terre en 2025, dans le quartier Port-Marianne, à Montpellier (Hérault).
Sur les premières images, dévoilées par le promoteur Roxim, qui porte ce projet de 74 appartements, la nature est partout. Le bâtiment disposera de 1,73 km de jardinières et de serres privées et communes, et la toiture d’un jardin méditerranéen, orné d’une canopée de pins.
L’entrée, elle, a été pensée comme une grotte, avec une fontaine, au centre. Pour François Fontès, ce projet est « un mariage entre la nature et le minéral », l’expression que « l’œuvre de l’Homme peut être un prolongement de la nature ». « Dans le monde urbain de demain, il faudra que les rapports harmoniques qu’il y avait autrefois entre l’Homme et la nature se reconstituent », confie l’architecte.
« C’est une tour vivante »
Si rares sont les projets immobiliers, aujourd’hui, où le vert n’a pas sa place, il n’était pas question, pour l’équipe qui a imaginé Evanesens, de poser deux ou trois oliviers sur des balcons. « Il ne s’agissait de coller des morceaux de nature ici ou là, mais bien de travailler avec la nature, explique Anaïs Thourot, présidente de Roxim. Et pour cela, il fallait comprendre comment vivent les arbres, comment ils se développent, comment ils s’enracinent. C’est une tour vivante. » Dont la couleur évoluera, au fil des saisons.
C’est l’agronome et paysagiste Laura Gatti, qui a conçu l’impressionnante Bosco verticale, à Milan, qui s’est occupée d’imaginer l’écosystème de la future tour de Port-Marianne. « Le fil conducteur, c’est la végétation méditerranéenne, confie-t-elle. Il y aura 67 espèces, des plantes, rampantes et grimpantes, des arbres ou des arbustes. » Qui pourraient faire, espère l’équipe du projet, le bonheur des oiseaux ou des pollinisateurs.
Les occupants seront « accompagnés »
Cette végétation représente un autre avantage pour les futurs habitants : tous ces arbres vont réduire la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur, la force du vent, mais aussi les nuisances sonores. Ils offriront aussi une ombre particulièrement bienvenue, l’été, sur les terrasses. La nature absorbera aussi le carbone ou les microparticules polluées, assure l’équipe qui porte le projet. Mais tant de végétation, ça demande de l’eau. Dans un souci d’économie d’énergie, le bâtiment sera équipé pour récupérer l’eau de pluie, mais aussi les eaux grises, issues des douches et des lavabos. Elles seront filtrées, et réutilisées pour l’arrosage des espaces verts.
Maintenir, dans le temps, une telle tour végétale est un défi. Voire un pari. Car il faudra que les habitants s’emploient à l’entretenir, et ne laissent pas mourir les arbres. Outre une gestion automatique de l’irrigation, des besoins en engrais et en soins, via des capteurs placés dans les jardinières, les occupants seront « accompagnés ». « Nous fournirons un manuel aux résidents, pour les aider à reconnaître les cycles, les pathologies, afin qu’ils puissent mieux connaître cet écosystème », note Laura Gatti. Ils seront appelés, ajoute la paysagiste, « à devenir les jardiniers de leur espace de vie. »