Montpellier : Pourquoi les totems compteurs de vélos sont au cœur de la politique cyclable
MOBILITES•A Montpellier, il y a en trois, auxquels s'ajoutent une vingtaine de compteurs invisiblesNicolas Bonzom
L'essentiel
- A Montpellier, la métropole a installé trois totems qui permettent de compter les vélos, auxquels s’ajoutent une vingtaine d’autres capteurs, invisibles.
- « Cela permet de se rendre compte de l’importance du flux réel de vélos, que l’on perçoit toujours moindre car un vélo prend peu de place », indique la métropole.
- Avec ces outils de comptage des biclous, tout le monde peut se rendre compte de l’essor du vélo à Montpellier, car les chiffres sont disponibles en Open Data.
Les mordus de la bicyclette les croisent, parfois, sur leur chemin. Tous les matins, même, pour certains. Mais à quoi servent les totems compteurs de vélos ? A Montpellier (Hérault), la métropole en a installé trois : près du tramway, à Albert-1er, à Lavérune, et entre Clapiers et Jacou. Dans ces secteurs, où les cyclistes sont particulièrement nombreux, les chiffres qu’ils affichent (le nombre de vélos passés par là depuis le début de la journée, et depuis le 1er janvier) défilent à grande vitesse.
« Cela permet de se rendre compte de l’importance du flux réel de vélos, que l’on perçoit toujours moindre car un vélo est léger, prend peu de place, se faufile, avance rapidement, n’est pas pris dans les bouchons et apparaît finalement peu visible, indique la métropole à 20 Minutes. Ces totems contribuent ainsi à la politique cyclable en encourageant et rendant visible la pratique du vélo. Ils permettent aux habitants de mieux appréhender et comprendre des choix d’investissement et d’aménagement. »
« Les vélos sont discrets, on ne les remarque pas »
Ainsi, en affichant ces chiffres à la vue de tous, c’est une façon de répondre à ceux qui sont persuadés qu’il n’y a personne, sur ces pistes cyclables. « On entend parfois "On fait des pistes cyclables, mais elles sont tout le temps vides !", déplore Youna Hemery, une militante de Vélocité, qui suit de près l'évolution de la fréquentation cyclable. Ces compteurs permettent de contrer cet argument. On peut dire "Ce n’est pas vrai, regardez les chiffres !". C’est simplement que les vélos sont discrets, on ne les remarque pas. »
Les totems ne sont pas seuls à compter les biclous : une vingtaine de compteurs, invisibles, sont aussi disséminés dans la métropole. Avec ces outils, tout le monde peut se rendre compte de l’essor du vélo à Montpellier : les chiffres sont disponibles en Open Data (ici). Aurélien Bonnal, militant à Vélocité, en a même fait un site, qui répertorie de façon plus pédagogique les chiffres de l’ensemble des compteurs (ici).
« Des arguments, pour discuter avec la métropole »
Pour l’association, ces données sont cruciales dans le développement de projets. « Cela nous intéresse de connaître la fréquentation cyclable dans les différents endroits de la ville, histoire de savoir quels sont les aménagements qui fonctionnent, confie Youna Hemery. Par exemple, avec ces chiffres, on remarque que les aménagements moins sécurisés sont moins fréquentés que les pistes sécurisées, séparées du trafic routier. Cela nous donne des arguments, pour discuter avec la métropole. »
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Et, à ceux qui prétendent que les totems comptabilisent tout et n’importe quoi, la réponse est non, assure Youna Hemery. Le dispositif, enchâssé dans la piste cyclable, est capable « de faire la différence entre les scooters et les vélos ». En revanche, il ne comptabilise que les bicyclettes qui passent réellement sous son nez. A Albert-1er, par exemple, il ne compte pas les vélos empruntant la plate-forme du tramway, la chaussée ou le trottoir d’en face, précise la métropole. Ces totems sont tellement prisés par les cyclistes, qu’ils sont devenus « de véritables mascottes », sourit Youna Hemery. Des cyclistes leur ont même créé des comptes Twitter, où ils interagissent avec la communauté vélo. Mais qui est l’humain derrière la machine ? Mystère.