Montpellier (Hérault) va bouger, en 2022. Sur le plan politique, sportif, culturel et économique, la capitale de l'Hérault va, à coup, sûr, faire d’elle cette année. Notamment grâce à l’élue aux transports Julie Frêche, à la rugbywoman Caroline Boujard, à l’auteur Fabcaro et à l’entrepreneur Alexandre Teissier. On vous dit pourquoi.

Julie Frêche

Dans l’entourage de Michaël Delafosse (PS), la vice-présidente de la métropole chargée des transports est sans aucun doute l’élue dont l’action sera la plus exposée, en 2022. Car cette année encore, ça va bouger, côté mobilités. Le gros morceau, ce sera le 27 juin : le tunnel de la Comédie fermera au transit, et seuls les automobilistes qui souhaitent se garer au parking en sous-sol pourront y accéder.

Une décision qui, déjà, suscite quelques craintes, notamment chez les commerçants de l’Ecusson. « Quand la Comédie a été rendue piétonne, quand on a fermé le boulevard du Jeu-de-Paume… », on a entendu les mêmes inquiétudes, confie Julie Frêche (PS), qui assure que la majorité des personnes se rendent dans les centres-villes à pied, à vélo, et avec les transports en commun. « Ce n’est qu’une infime minorité qui vient en voiture. » Pour faire reculer les énergies fossiles, d’autres projets sont en chantier à Montpellier : la ligne 5 du tramway, les bus-trams, le développement des pistes cyclables, la gratuité des transports… Tout ça aussi, on en parlera à coup sûr en 2022.

Caroline Boujard

L’ailière du XV de France fut l’une des quatre nominées au titre de meilleure joueuse du monde en 2021. A l’automne, la joueuse du MHR tentera d’obtenir le sacre mondial avec les tricolores. Caroline Boujard est un symbole. Massy, ville de son club formateur, lui a rendu hommage en baptisant de son nom le tunnelier qui creuse une ligne de métro.

Cette reconnaissance ne masque pas la situation du rugby féminin en France : elle n’a pu disputer le second test-match contre les Black Ferns, pour passer le concours de pompier professionnel. Loin des salaires du Top 14, une poignée de joueuses bénéficient d’un statut semi-pro. Elle le cumulait avec un poste de vendeuse à Décathlon.

Fabcaro

Au printemps 2015, le dessinateur montpelliérain publiait Zaï Zaï Zaï Zaï, aux éditions Six pieds sous terre : l’histoire d’un auteur de bande dessinée qui fuit le vigile d’un supermarché, parce qu’il n’a pas sa carte de fidélité. « J’avais envie d’un point de départ absurde, confiait Fabcaro, à 20 Minutes, en 2016. C’est vrai, quand on me demande si j’ai une carte de fidélité, j’ai toujours une appréhension irrationnelle… » Si l’Héraultais étrille la société de consommation ou les médias, son but premier, dit-il, « c’était tout de même de proposer une BD burlesque et de faire rire. »

En quelques mois, ce road-movie hilarant, à l’humour absurde, a été couronné de nombreux prix, et a été adapté à la radio et au théâtre. Cette année, cette BD désormais culte entame une nouvelle carrière, au cinéma : le film Zaï Zaï Zaï Zaï, réalisé par François Desagnat, avec Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu et Ramzy Bedia sort le 23 février dans les salles. Et les premières images du film, tourné dans la région, laissent entrevoir que l’humour de Fabcaro est bien au rendez-vous. Dans un petit message diffusé lors de l’avant-première, en 2020, au Cinemed, Jean-Paul Rouve avait espéré « avoir été fidèle à l’esprit Fabcaro, qui est un génie ».

Alexandre Teissier

S’il y a un entrepreneur, à Montpellier, qui fait bouger la ville, c’est bien lui. Alexandre Teissier a ouvert, en 2019, les Halles du Lez, sur les cendres de l’ancien complexe de discothèques Palladium. Tout de suite, ce food-court, inspiré de la Boqueria de Barcelone, a connu un succès fou. « Le midi, en semaine, les Halles du Lez sont plutôt fréquentées par la clientèle du quartier, les facultés et les bureaux à proximité, explique l'entrepreneur. Le soir, des habitants de la métropole, qui viennent en afterwork. Et le week-end, c’est environ 70 % de touristes. Grâce aux Halles du Lez, Montpellier est devenue une destination touristique du week-end. »

Et il n’a pas prévu de s’arrêter en si bon chemin. Des tas de projets de halles sont dans les cartons. A Montpellier, dans le quartier Cambacérès, à la Halle Nova, ou encore dans le centre-ville. Mais son concept s’exporte également ailleurs en France : Alexandre Teissier travaille à l’ouverture de halles gourmandes au Bourget, à Paris, au sein du village des médias des prochains Jeux olympiques, mais aussi à Lille ou à Deauville.