Montpellier : La première ligne de trambus roulera à l’horizon 2024 dans la métropole
TRANSPORTS•Le trambus est présenté comme une alternative efficace à la voiture et moins coûteuse que le tramwayJérôme Diesnis
L'essentiel
- A l’horizon 2024, la première ligne de bus à haut niveau de service desservira la métropole de Montpellier.
- Cinq lignes de bus à haut niveau de service desserviront Castries, Pignan, Castelnau, ou les quartiers montpelliérains des Cévennes et du Millénaire notamment.
- Mais pour l’opposition, le pourcentage de voies en site propre, la fréquence, la vitesse moyenne et l’amplitude horaire envisagés ne sont pas à la hauteur des enjeux.
De nombreux maires le réclamaient depuis de longues années. A Pignan, Michelle Cassar (SE), s’était émue dans nos colonnes, sous la précédente mandature, qu’aucun projet ne soit en cours pour désengorger le trafic à l’ouest de Montpellier. Le principe de la mise en œuvre de bus à haut niveau de service a été acté en conseil de métropole.
A l’horizon 2025, cinq lignes de trambus vont sillonner la métropole de Montpellier. « C’est un excellent moyen de réduire les émissions de CO2, détaille le maire Michaël Delafosse (PS). Comme il n’est pas soutenable financièrement de compléter le réseau actuel du tramway avec cinq lignes supplémentaires, nous allons développer ces bus à haut niveau de service ». De Castries à Pignan, à Castelnau, dans le quartier des Cévennes, au Millénaire… ces moyens de transport doivent offrir une vraie alternative à la voiture.
Ni un tramway, ni un bus classique
Un trambus n’est ni un tramway, ni un bus classique. S’il roule sur la route (et non sur les rails), il bénéficie majoritairement d’une voie dédiée. Ceci afin d’éviter les bouchons qui sont le quotidien des Montpelliérains. Notamment depuis la multiplication des voies cyclables. Son amplitude horaire est élargie (elle pourrait être de 4h30 à 23 heures), est prioritaire aux croisements tricolores et dispose de cadences élevées, équivalentes à celles du tramway.
« Nous attendions depuis de très nombreuses années des réalisations concrètes », savoure le maire de Lavérune, Roger Caizergues (SE). Lequel avait refusé que le terminus de la ligne 5 du tramway se situe sur sa commune pour éviter une expansion immobilière non maîtrisée.
« Nous avons choisi de faire vite »
Soixante trambus fonctionnant à l’énergie verte sillonneront 57 km de ligne, dont 34 km en site propre. « C’est très insuffisant par rapport aux préconisations de la Certu [Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques], alerte Alenka Doulain (DVG). Pour être efficients, ces bus doivent circuler au minimum à 70 % en site propre. Ce ne sera pas le cas de trois des cinq lignes. Par rapport à ces préconisations, toujours, la vitesse commerciale est trop basse et leur fréquence insuffisante. Quant aux horaires, ils ne sont pas adaptés aux jeunes des villages qui continueront à prendre leur voiture ».
« Nous avons choisi de faire vite pour ensuite améliorer la proposition, lui répond Michaël Delafosse. Pour avoir des voies en site propre, il faut souvent procéder à des changements de DUP [déclaration d’utilité publique] qui sont des processus longs. Ils seront lancés en parallèle à ces ouvertures de lignes ».