CA PIQUEPourquoi se fait-on « bouffer » par les moustiques dans l’Hérault ?

Hérault : Pourquoi se fait-on « bouffer » par les moustiques ces dernières semaines ?

CA PIQUEEn raison des orages, ces pénibles insectes ont fait des ravages, ces dernières semaines
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • Ça pique à tout va, ces dernières semaines, dans l’Hérault. La faute aux intempéries, qui ont mis en eau les zones humides, un régal pour les moustiques.
  • Face à cette prolifération exceptionnelle, l’EID-Med, les chasseurs de moustiques du sud de la France, ont mis en œuvre une démoustication de grande ampleur.
  • Mais pour le moustique tigre, c’est aux habitants eux-mêmes d’agir.

«On se fait bouffer ! » Depuis plusieurs semaines, ça pique à tout va, dans l'Hérault. Les moustiques s’en donnent à cœur joie. « Dès que la nuit tombe, on est attaqué, confie un entraîneur de football amateur, le front boursouflé par les piqûres. Il est arrivé que l’on doive arrêter l’entraînement, tant les gamins étaient piqués. » Sur le quai de la gare sud de France, aussi, ça pique. « Le train de ma copine était en retard, j’ai poireauté sur le quai en écrasant les moustiques les uns après les autres sur mes jambes, on était tous effaré », confie un Montpelliérain.

Cette situation a conduit Vigilance Moustiques, un site spécialisé dans l’information sur ces pénibles insectes, à classer l’Hérault, tout comme les Bouches-du-Rhône, le Gard et l’Aude, en alerte orange, pour des piqûres et une prolifération « inhabituelles ».

De très fortes densités de larves

Si les moustiques sont si féroces, c’est à cause des fortes intempéries, qui se sont abattues sur le département, et qui ont entraîné leur prolifération. « Nous avons eu une première quinzaine du mois de septembre orageuse et humide, confie Jean-Claude Mouret, coordinateur opérationnel à l’EID-Med, l’Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen, chargé de chasser les moustiques dans le Sud. Cela a eu pour conséquence de mettre en eau tout un tas de zones humides qui étaient sèches, d’autant plus qu’il y a eu des vents marins, pendant plusieurs jours, qui ont fait monter le niveau de la mer, puis le niveau des étangs. »

Une éclosion des œufs et l’apparition de larves, « en très fortes densités », ont suivi, note l’EID-Med. « Jusqu’à un million de moustiques sur 10.000 m2 », pointe Jean-Claude Mouret. Des densités exceptionnelles, comparable à des épisodes survenus en 2005 et en 2015. La structure a mis en œuvre d’importants moyens pour faire reculer les moustiques. Les agents de l’EID-Med ont répandu un bio insecticide par avion, hélicoptère, 4 x 4 et même au sol, avec de simples pulvérisateurs. « Depuis le 6 septembre, nous avons traité plus de 3.500 hectares de zones humides, de la frontière espagnole aux confins de Marseille », reprend Jean-Claude Mouret.

Et même si l’efficacité du traitement est très efficace, certaines larves peuvent y résister, entraînant les nuisances que l’on connaît, notamment le littoral. Mais en ville aussi, ça pique. Et là, ce n’est plus la faute au moustique traditionnel, mais au moustique tigre. Car les fortes pluies ont, aussi, rempli, notamment, les coupelles des vases dans les jardins et sur les terrasses. Et ça, les moustiques tigres adorent. Impossible, pour l’EID-Med d’agir directement. C’est aux habitants eux-mêmes d’être vigilants, en éliminant les eaux stagnantes, où les larves, les futurs piqueurs, se développent.

Comment chasser le moustique tigre ? Les conseils de l’EID-Med ici.

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