TRANSPORTSLes élus d'Occitanie réclament une LGV entre Montpellier et Perpignan

Occitanie : « Faut-il attendre qu'un train déraille ? », les élus réclament une LGV entre Montpellier et Perpignan

TRANSPORTSLe projet, dans les cartons depuis 1995, fait l'unanimité dans la région
Nicolas Bonzom

Nicolas Bonzom

L'essentiel

  • Le projet de LGV entre Montpellier et Perpignan a été acté en 1995.
  • Depuis, sa réalisation stagne, malgré les promesses de financement.
  • Tandis que le trafic des trains est paralysé par les dégâts survenus sur les voies, le débat sur la réalisation de la LGV est relancé. Les élus demandent à l’Etat d’agir.

Rares sont les projets qui font l’unanimité. La réalisation de la ligne à grande vitesse (LGV) entre Montpellier et Perpignan est de ceux-là. Dans l’ex-Languedoc-Roussillon, les élus de tous bords s’accordent à dire qu’il faut mettre en œuvre au plus vite ce chaînon ferroviaire entre la France et l’Espagne.

La première fois que ce véritable serpent de mer a été acté, c’était en 1995, lors de la signature des accords de Madrid, entre les gouvernements français et espagnol. Depuis, le projet stagne, malgré les promesses de financement. « Pourquoi ? Que l’État me réponde ! », s’emporte Philippe Saurel (divers gauche), le maire de Montpellier.

« Je déclare l’état d’urgence ferroviaire »

Pour les élus du coin, les dégâts survenus lors les dernières intempéries sur les voies ferrées sont une preuve de plus qu’il faut construire cette nouvelle ligne mixte, fret et voyageurs. « Ces événements mettent en évidence l’obsolescence du réseau », gronde Philippe Saurel, qui pointe du doigt « l’état "déplorable" des voies. Le pont amovible de Sète, par lequel passent tous les trains, est indigne d’un réseau ferroviaire moderne. Faut-il attendre qu’un train déraille ? Faut-il attendre qu’il y ait des centaines de morts sur cette ligne ? Je déclare l’état d’urgence ferroviaire. La LGV est une urgence absolue. »

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L’élu demande que le premier tronçon, entre Montpellier et Béziers, qui présente des « lacunes gigantesques », « soit ramené à une échéance convenable. Pas en 2030. »

« Et pourquoi pas en 2050, tant qu’on y est ? »

Robert Ménard (élu en 2014 avec le soutien du FN), le maire de Béziers, partage l’avis de son homologue montpelliérain. « Cela fait des années que l’on explique que la ligne actuelle est fragile, confie l’élu. Il ne faut pas renvoyer la réalisation de la LGV aux calendes grecques, pas en 2030 ! Et pourquoi pas en 2050, tant qu’on y est ? Cette nouvelle ligne est essentielle pour notre région, pour la France, et pour l’Europe. »

« Un territoire paralysé, impacté dans sa mobilité et dans son activité économique, gronde Frédéric Lacas (divers droite), président de l’agglomération de Béziers. Nous payons au prix fort l’absence de la LGV, et l’indifférence qui nous est manifestée depuis plusieurs années. Que faut-il de plus pour comprendre que le doublement de la ligne ferroviaire est plus qu’une nécessité, c’est une évidence ! J’en appelle au réveil de nos responsables politiques, et nos dirigeants, jusqu’au plus haut sommet de l’État. »

« L’Etat a pris beaucoup de retard, il faut qu’il le rattrape »

Jean-Luc Gibelin (PCF), le vice-président de la région Occitanie en charge des transports, qui suit ce dossier depuis des années, confirme : « Cette partie de la ligne est particulièrement fragile et saturée. » « L’État avait engagé le processus, puis l’a stoppé, regrette l’élu. L’Etat a pris beaucoup de retard, il faut qu’il le rattrape au plus vite. »

Pour les élus, la LGV a d’autres avantages : elle libérerait de la place pour des trains du quotidien sur la ligne actuelle, et offrirait une solution pour les marchandises, ce qui pourrait supprimer quelques-uns des 16.000 camions qui circulent chaque jour sur l’A9. « La création d’une ligne LGV ne serait pas de nature à résoudre, par exemple, le trafic TER, a assuré de son côté Vincent Teton, directeur de la zone de production Sud-Est à SNCF Réseau. La coexistence d’une ligne LGV apporterait des réponses sur le trafic international longue distance et le fret. » Son coût est estimé à 5,5 milliards d’euros.