Hérault : Sec, doux, pétillant… A la coupe du monde du muscat, il y en a pour tous les palais
CONCOURS•«20 Minutes» s'est invité au concours Muscats du monde, à Frontignan, pour en savoir plus sur ce cépage un peu particulierNicolas Bonzom
L'essentiel
- A l’occasion du concours Muscat du monde à Frontignan (Hérault), « 20 Minutes » s’intéresse à ce cépage un peu particulier.
- « Pour identifier un bon muscat, il faut que les descripteurs aromatiques soient bien présents », explique Christian Sapin, œnologue en Ardèche.
- « Le muscat sec est une véritable tendance du moment, car les gens recherchent moins de sucre et moins d’alcool », note Olivier Crespy, consultant en vin à Avignon.
Au bord de la Méditerranée, on sirote du muscat de Frontignan, de Lunel, de Mireval ou de Rivesaltes. Mais des muscats, il y en a des tas, partout dans le monde. Capitale de ce cépage, Frontignan, dans l'Hérault, dont les vins étaient déjà appréciés au Moyen-Âge, a accueilli mercredi et jeudi le concours Muscat du monde.
Une quarantaine d’experts ont levé le coude pour tenter de départager quelque 230 nectars, issus de 24 pays. Des plus connus, de France, d’Italie ou d’Espagne, aux plus rares, de Bulgarie, de Roumanie, de République tchèque, d’Australie ou d’Afrique du Sud. Avec certains crus exceptionnels, vendus jusqu’à 1.500 ou 2.000 euros la bouteille. Tous à consommer avec modération.
« Il faut que l’on sente des notes d’agrumes, de rose et de fleurs blanches »
Sur les tables, les jurés ont enchaîné des secs, des moelleux, des doux, des rosés, et même des effervescents. 20 Minutes a profité de ce joyeux rassemblement d’experts pour s’intéresser de près à ce drôle de vin, qui s’invite aux apéritifs estivaux.
« Il y a une énorme diversité dans les muscats, explique Christian Sapin, œnologue en Ardèche. Pour identifier un bon muscat, il faut que les descripteurs aromatiques soient bien présents. Quand vous mettez un coup de nez, il faut que l’on sente des notes d’agrumes, de rose, de fleurs blanches. Il peut y avoir des notes complémentaires liées au mode d’élevage, par exemple vanillées, ou toastées, si l’on passe le muscat en barrique. Quand on le met en bouche, chez les muscats secs, l’acidité est très importante. Chez les doux, on ressent le sucre, on est environ à 40 g de sucre naturel par litre. Mais la sucrosité peut varier de 10 à 400 g, ce qui est énorme. »
Avantage, sec
Sec ou doux, c’est avant tout une question de goût. Avec un avantage (très) sérieux pour les moins sucrés. « J’apprécie beaucoup le muscat sec, que j’ai découvert en France, car chez nous, le muscat, c’est doux », glisse Paola Ninniri, venue de Sardaigne, en Italie, pour le concours. « Je l’aime sec, avec le moins de sucre possible », indique lui aussi Robert Stepek, ancien sommelier sur la côte ouest des Etats-Unis.
« Le muscat sec est une véritable tendance du moment, car les gens recherchent moins de sucre et moins d’alcool, indique Olivier Crespy, professeur et consultant en vin à Avignon. Mais ils ne sont pas tous bons, car c’est un cépage qui fait ressortir facilement l’amertume. Sur les muscats sucrés, cela passe très bien, mais sur les muscats secs, c’est parfois plus compliqué. » Secs ou doux, avec ou sans bulles, d’ici ou d’ailleurs, le palmarès des meilleurs muscats dégustés à Frontignan sera dévoilé lundi.